[RENTRÉE AUTOMNE 2018] Il y a un peu plus d’un an, je vous parlais de ce presque roman incroyable, hors norme. Je regrettais alors qu’il ne soit pas possible de se le procurer en France, Suisse, Belgique, ni même de le trouver en ligne. J’avais reçu un exemplaire de son éditeur algérien, APIC éditions. Mais voici la bonne nouvelle du jour, les éditions Libertalia publient aujourd’hui même ce bijou absolu. Voici don...

[RENTRÉE AUTOMNE 2018] C’est Lise qui a insisté pour qu’avec Franck, ils louent cette maison perdue au milieu de nulle part, sans téléphone et sans connexion à des kilomètres à la ronde.Elle a été actrice, il est producteur de cinéma. Elle ne tourne plus, elle préfère peindre, ou méditer. Il produit à l’ancienne des films qui ne marchent plus. Dès le premier soir dans la maison, un chien, un grand chien, un très ...

Même s’il a abandonné son deuxième prénom, je suis suffisamment avancé en âge pour me souvenir de la signature de Narcisse-René Praz dans La Pilule, Le Libre-penseur ou Le Crétin des Alpes, publications satiriques ou libertaires des années 70 et 80. J’ai également eu entre les mains Le Petit livre vert-de-gris, pamphlet antimilitariste qui avait fait couler pas mal d’encre dès sa sortie, en 1973. C’est donc avec...

[RENTREE AUTOMNE 2018] 1911, 1918, 2015. Trois zones. Trois épisodes, réels ou imaginaires, liés au passage de Guillaume Apollinaire à la prison de la Santé. Trois occasions de parler de l’enfermement: la prison, la guerre et l’adolescence. En 1911, Apollinaire est donc incarcéré à la Santé, sous sa véritable identité (Wilhelm Kostrowitzky) pour complicité de vol. Quelques jours plus tôt, La Joconde a disparu du mur qu...

Pour Le mage noir, Olivia Gerig renoue avec son personnage d’inspectrice. On avait laissé Aurore en piteux état à la fin de L’ogre du Salève, on la retrouve rétablie physiquement même si les séquelles psychologiques ne se sont pas résorbées. C’est à un réseau, une quasi secte apocalyptique, qu’est cette fois confrontée la sympathique inspectrice de la police judiciaire d’Annecy. Un réseau international q...

[RENTREE AUTOMNE 2018] Avec Le testament d’Allan Berg, Patrick Meadows signe un premier roman magistral, véritable thriller géopolitique, historique et philosophique. Alan Berg est professeur dans une université américaine. Sa carrière a souffert de ses positions politiquement incorrectes dans une société au bord du totalitarisme. Ses relations avec Anna, sa compagne, en souffrent également. A la fin de l’un de ses cours, Alla...

Il s’appelle Jacques Blanchot, est marié et père de Victor. Enfin père, rien n’est moins sûr. Sa femme souffre d’une étrange maladie: sa peau la brûle, elle perd ses cheveux et ses ongles jaunissent. Le docteur Zenger, un spécialiste, est parvenu à déterminer la cause de cette pathologie. Et la cause, c’est Jacques. La maladie s’appelle d’ailleurs la blanchoite aiguë. Jacques doit partir. Il s’i...

[RENTREE AUTOMNE 2018] Ils sont trois, trois qui ont grandi dans le quartier de Molenbeek, cette commune de Bruxelles qui a fait les gros titres de la presse après les attentats de 2015. Il y a Rayan, Driss et Khalil. «Rayan, Driss et moi avions appris à tenir sur nos pattes sous le même toit et nous nous étions cassé la figure sur le même carrelage. Ma mère nous avait élevés comme des triplés. A trois ans, Rayan fut confié à une cr...

Chroniques alexandrines, par Robert Naggar, éditions de L’Harmattan
CHRONIQUES , CRITIQUE / 12 novembre 2017

Ces chroniques sont d’abord d’un amoureux. Amoureux de l’Egypte en général, d’Alexandrie en particulier. C’est en 2003 que Robert Naggar reçoit d’une banque égyptienne un chèque de trente mille dollars. Une somme qui représente les loyers générés par un immeuble appartenant à sa famille, des biens familiaux séquestrés en 1958, après que la plupart des juifs aient été chassés d’Eg...

L’ordre du jour, par Eric Vuillard, éditions Actes Sud, Prix Goncourt 2017
CRITIQUE , PRIX LITTERAIRES , RECIT / 11 novembre 2017

Vingt-quatre, ils sont vingt-quatre capitaines d’industrie a participer à cette rencontre secrète, le 20 février 1938. Goering et Hitler sont venus personnellement leur parler des élections du 5 mars et solliciter leur bienveillante générosité pour financer le parti nazi qui n’a plus un sou vaillant. Avec L’Ordre du jour, Eric Vuillard ausculte l’histoire officielle, celle qui «se déroule sous nos yeux c...

Sauver les meubles, par Céline Zufferey, éditions Gallimard
CRITIQUE , ROMAN / 10 novembre 2017

[RENTREE AUTOMNE 2017] Est-il possible d’échapper à la petite vie, celle de la solitude, du travail alimentaire, de l’intérieur standardisé et du couple sclérosé? C’est la bataille incessante du narrateur de Sauver les meubles, un photographe dont les ambitions artistiques n’ont rencontré que désintérêt. Il s’engage, contraint et forcé par le coût du séjour de son père malade en maison de retr...

Ô vous, sœurs humaines, par Mélanie Chappuis, éditions Slatkine & Cie
CHRONIQUES , CRITIQUE , RECIT / 6 novembre 2017

[RENTREE AUTOMNE 2017] Mélanie Chappuis ne regarde pas. Elle voit. Et parce qu’elle voit, elle sait, elle sent, elle ressent! L’épigraphe de son roman est signée Albert Cohen, comme il se doit: «Je cherche l’amour du prochain, dites, sauriez-vous où est l’amour du prochain?» Il est dans les solidarités, les complicités et les fidélités narrées par Mélanie Chappuis. Il n’est pas dans les rivalit...

Bande originale de Les cancres de Rousseau, par Insa Sané
BANDE ORIGINALE , JEUNESSE , ROMAN / 5 novembre 2017

Insa Sané a la bonne idée de nous proposer, avec chacun de ses romans, une bande originale, des titres à écouter avant, pendant ou après votre lecture de ses excellents romans. Les cancres de Rousseau ne fait pas exception à la règle. Voici donc la bande originale proposée par Insa Sané, mais j’y ajoute les titres rencontrés au fil des pages et qui ne figurent pas dans cette liste. La bande originale proposée par Insa S...

L’Effroi, par François Garde, éditions Gallimard, Coup de cœur lettres frontière 2017
CRITIQUE , ROMAN / 3 novembre 2017

Lors de la première de Cosi fan tutte à l’Opéra Garnier, le chef d’orchestre Louis Craon, mondialement célèbre, effectue le salut nazi avant de commencer à diriger. Après quatre secondes de stupeur et d’effroi, Sébastien Armant, altiste au sein de l’orchestre, se lève et tourne le dos au chef. Les caméras de télévision sont présentes ce soir-là et ne manquent rien de l’événement. Elles filme...

Les fables de la joie, par Stéphane Blok, Bernard Campiche éditeur
CRITIQUE , ROMAN / 2 novembre 2017

Comment survivre? Comment survivre quand, après être sorti d’un tunnel dont il a forcé la porte à l’aide d’une barre de fer, le narrateur découvre un paysage de désolation. Tout est recouvert d’une suie blanchâtre, les cours d’eau sont asséchés, tout a disparu, arbres, maisons, repères. Ce narrateur se dit qu’il ne peut pas être le seul survivant, que, forcément, quelque part, il y a quelq...

La fin de la solitude, par Benedict Wells, éditions Slatkine & Cie
CRITIQUE , ROMAN / 1 novembre 2017

[RENTREE AUTOMNE 2017] «Le souvenir. Un roman, composé de cinq récits. Tous sont liés et le sujet principal, c’est la façon dont les souvenirs nous déterminent et nous dirigent.» C’est Romanov qui explique à Jules ce sur quoi il travaille en ce moment. Il donne aussi une idée assez précise de La fin de la solitude, le roman de Benedict Wells, traduit par Juliette Aubert. Jules, sa sœur Liz et son frère Marty sont...

Je suis mort un soir d’été, par Silvia Härri, Bernard Campiche éditeur, coup de cœur lettres frontière 2017
CRITIQUE , PRIX LITTERAIRES , ROMAN / 31 octobre 2017

Une petite fille qui ne joue plus à la balle, qui ne court plus, qui vous regarde un jour comme un étranger et qui finit par perdre la parole. La faute à la pieuvre qui s’est emparée de Margherita. Dès lors, privé de sa sœur, Pietro Cerretani apprend à jouer seul, à ne plus attendre le baiser du soir de son père. Un père qui n’affrontera jamais la pieuvre, ne l’assumera pas. Une mère qui se bat pour garder,...

Lazare mon amour, par Gwenaëlle Aubry, éditions L’iconoclaste
BIOGRAPHIE , CRITIQUE , ESSAI , THEATRE / 29 octobre 2017

Lazare mon amour est un portrait. Celui de Sylvia Plath, poétesse mythique. Initialement publié dans l’ouvrage collectif L’une et l’autre (L’Iconoclaste, 2015), ce texte a d’abord vécu sur scène. Le spectacle littéraire incarné par Gwenaëlle Aubry accompagnée de chanteurs et de musiciens a été créé à la Maison de la poésie, à Paris, en 2014. L’auteur nous propose de prendre contact avec...