J’aurai le plaisir et l’honneur d’animer le premier rendez-vous littéraire et gourmand au Beau-Rivage Palace en 2018, pour Le Livre sur les quais qui accueille le romancier Bernard Werber. Il nous parlera de son dernier livre, Depuis l’au-delà, paru aux éditions Albin Michel en octobre 2017. Rendez-vous au Beau-Rivage Palace, à Lausanne, le samedi 3 mars prochain. Dès 10h : buffet petit-déjeuner dans le décor somptueux de la salle Sandoz Dès 11h : rencontre avec Bernard Werber, animée par Pascal Schouwey Dès 12h15 : séance de dédicaces Prix : Fr 50.- par personne, payables sur place dès 9h30. Sur inscription jusqu’au 26 février (nombre de places limité) par mail à sales@brp.ch ou par téléphone 021 613 34 04.
Dans ces quinze nouvelles, Laura Kasischke emmène son lecteur par la main, jusqu’au bord de l’abîme. Puis le lâche. A lui de faire le reste du boulot. Dans l’Amérique de l’après 11 septembre ou de la crise des subprimes, un destin banal peut basculer d’un instant à l’autre : lorsque votre second mari percute et tue un jeune cycliste au carrefour près de la maison, lorsqu’un inconnu vous aborde à l’aéroport et vous demande de transporter pour lui un colis jusque dans le Maine, lorsque le père de votre fille, dont vous êtes sur le point de divorcer, se pointe les bras chargés de cadeaux. C’est le portrait de l’Amérique profonde que trace l’auteure. Pas de personnage hors du commun, pas de héros ni de tête brûlée dans ces pages. Rien que des gens qui traînent leur vie comme un boulet, dans la monotonie, celle du couple en particulier. En trois pages, Laura Kasischke est capable de vous faire entrer dans son univers, de vous mettre sous le nez la vie d’un semblable. Ces quinze nouvelles finissent souvent en l’air, comme on le dirait d’une phrase sans point final. Et c’est là tout leur intérêt. Le lecteur ne peut rester sur…
Un nouveau roman de Christian Laborde en librairie, c’est la promesse d’une langue qui vous chuchote ou qui vous gueule à l’oreille. Avec Tina, elle chuchote. Elle chuchote dans la chambre où Léontine se donne à cet officier allemand. Elle chuchote dans ce train de marchandises qui conduit Tine à Toulouse pour échapper aux résistants. Elle chuchote dans ce couvent où elle est accueillie. Elle chuchote dans les bras de Viktor, son amant, son poète pour qui elle devient Tina à la lame du couteau. Pas d’histoire compliquée avec ce court roman. Tina, c’est un conte. Un conte en boucle, qui commence où il finit et se termine où il débute. Un conte qui swingue comme la pluie sur les tuiles roses des toits, comme le répertoire de Renato Hiès, comme la voix de Lola Tapioka lorsqu’elle chante Some of this days. C’est le soleil et c’est la lune, c’est la pluie et c’est le vent qui tous prennent soin de Tina et de sa tignasse. Car oui, les héros de ce roman à l’éros affleurant, ce sont les cheveux de Léontine, la mèche de Tine qui lui fend le visage, «cette mèche, cette flamme qui, sur ce visage sublime,…