Puisque tout passe, par Claire Chazal, éditions Grasset
AUTOBIOGRAPHIE , CHRONIQUES , CRITIQUE / 30 juillet 2018

Après avoir présenté durant vingt-quatre ans les journaux du week-end sur TF1, Claire Chazal est brutalement écartée de l’antenne en 2015. «Sale année 2015, qui aura vu la mort de ma mère, le départ de mon fils du nid que nous occupions tous les deux, et l’arrêt de ma carrière. Tout ça est dans l’ordre des choses, peut-être, mais je ne m’y résous pas.» Trois ans plus tard, Claire Chazal publie Puisque tout passe. Ces fragments de vie, de courts chapitres qui tissent une toile impressionniste de la journaliste et de la femme, jettent un éclairage étonnant sur le personnage public. Le lecteur découvre effectivement une femme inquiète, fragile, parfois mélancolique, souvent solitaire. Malgré la pudeur des propos, les blessures sont perceptibles, compréhensibles, les blessures amoureuses en particulier. Claire Chazal s’interroge beaucoup, sur son métier, sur sa vie, sur le temps qui passe et qui l’effraye, sur la mort (celles de son père et de sa mère, mais sur la sienne propre aussi, qui laissera son fils François orphelin). L’auteur revient aussi sur son enfance, ses amies (dont l’une est une presque sœur), ses parents issus de milieu modeste et devenus enseignants tous les deux à force de détermination. Claire…

Affaires privées, par Marie Laberge, éditions Québec Amérique
CRITIQUE , POLAR , ROMAN / 27 juillet 2018

Avec Affaires privées, Marie Laberge renoue avec les deux attachants personnages de Sans rien ni personne (2007) et Mauvaise foi (2013). Vicky Barbeau travaille à l’escouade des crimes non résolus de la Sûreté du Québec, sous les ordres de Rémy Brisson. Son collègue français Patrice Durand travaille Quai des Orfèvres, à Paris. Ils vont être plongés tous les deux dans une enquête qui n’en est pas une, ponctuée de potentiels conflits d’intérêt. Isabelle Gosselin, ancien amour de Rémy Brisson, lui demande d’enquêter sur la mort de sa fille, Ariel, même si le rapport du légiste ne laisse aucun doute, la jeune fille de quinze ans s’est suicidée. Vicky quitte Montréal pour Québec et se rend dans la prestigieuse école privée dirigée par Jacynthe Pouliot. Très vite, Vicky découvre qu’un autre suicide a eu lieu dans le même établissement scolaire, trente-deux mois plus tôt. Andreane Sirois, douze ans, s’est jetée du toit de l’école. Après avoir interrogé quelques élèves et les professeurs, Vicky découvre l’incompétence de Nathalie Dubuc, une ergothérapeute qui officie comme psychologue scolaire. Elle s’aperçoit également que la cause des suicides des deux adolescentes est à cherche du côté du groupe théâtral. Un atelier dirigé successivement par Ginette Soucy,…