En 2019, Voix de Plumes devient aussi une émission de radio hebdomadaire sur la station associative lausannoise Radio Django. Chaque semaine, je reçois un auteur pour une heure de conversation autour de son dernier ouvrage. L’occasion de passer en revue également la bande son du livre et d’en écouter des extraits lus par Victoria Turrian. L’émission est diffusée le mercredi à 19 heures et rediffusée le dimanche à 20 heures. Au plaisir de vous parler par ondes interposées.Mercredi 20 février à 19 heures et dimanche 24 à 20 heures
Mercredi 27 mars à 19 heures et dimanche 31 mars à 20 heures
Antonio Albanese pour 1, Rue de Rivoli
Antonio Albanese est né à Lausanne. Il est écrivain et musicien. Spécialisé en musique contemporaine, historien de l’art et enseignant à l’ECAL, il est également l’auteur de romans. Son premier livre, La Chute de l’homme (L’Âge d’Homme, 2009), a été couronné par le Prix des auditeurs de la radio suisse romande en 2010. Ont suivi Le Roman de Don Juan en 2012. Est-ce entre le majeur et l’index, dans un coin de la tête que se trouve le libre arbitre? en 2013. Puis, en 2014, il publie un premier roman policier, Une brute au grand cœur, sous le nom de Matteo di Genaro, le nom de son héros. Deux ans plus tard paraît Voir Venise et vomir. Et aujourd’hui, 1, Rue de Rivoli, troisième volume de la série Matteo di Genaro
Pour ce roman policier, Antonio Albanese offre une trame simple ma<is agréable. Son propos est ailleurs. En explorateur de la littérature, il ausculte les genres, teste les frontières et les codes. Dans une langue riche et savoureuse, il ose aborder, au filtre du cynisme de son héros, des thèmes aussi divers que la famille, la sexualité, la politique ou l’inceste. Un texte court qui renoue avec la veine sociale du polar. Du bonheur.
Mercredi 20 mars à 19 heures et dimanche 24 mars à 20 heures
Antoine Exchaquet pour Le chauffeur des Sages
Antoine Exchaquet a été éditeur-délégué de la Tribune de Genève, membre des conseils d’administration de l’Agence télégraphique suisse et de la TV régionale Léman Bleu, directeur-rédacteur en chef du Matin semaine et de sa version dominicale, reporter à 24 Heures, journaliste à Radio suisse internationale et localier à la Tribune de Genève .Il a par ailleurs accompli des missions pour la Croix-Rouge internationale et a été fonctionnaire fédéral. Il publie chez Tcho Berthe éditions son deuxième roman, Le chauffeur des sages.
Que se passe-t-il dans la limousine d’un conseiller fédéral? Quel rapport un Sage entretient-il avec son chauffeur? Complicité ou distance? Dans son savoureux roman, Antoine Exchaquet imagine cette relation. L’occasion pour l’auteur de se pencher sur la politique fédérale avec malice et un esprit critique aiguisé.
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Mercredi 6 mars à 19 heures et dimanche 10 mars à 20 heures
Timba Bema pour Les bateaux sombrent-ils en silence?
Timba Bema est né au quartier Bali à Douala, au Cameroun. Très tôt, il écrit de la poésie et participe à différents collectifs. Après la lecture du Procès de Franz Kafka, il comprend que sa vocation est d’écrire. Il quitte le Cameroun en 2001 pour continuer ses études, d’abord à Nantes, puis à Paris. Depuis 2007, il vit et il travaille à Lausanne. Il est l’initiateur de la Revue des Citoyens des Lettres, il anime un blog et participe à plusieurs projets autour de l’écriture et du livre.
Les bateaux sombrent-ils en silence? est une variation poétique qui couvre six siècles de traversées, des océans d’abord, puis de la mer intérieure. Les vers de Timba Bema sont habités par des figures récurrentes. Le capitaine ou la femme calme et intuitive. Le poète nous rappelle aussi que le bateau vient de l’arbre. Et en filigrane, toujours présente, la lutte contre la tyrannie, malheureusement universelle.
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Mercredi 27 février à 19 heures et dimanche 3 mars à 20 heures
Giuseppe Merrone pour les éditions bsn PRESS
C’est au printemps 2011 que Giuseppe Merrone fonde les éditions bsn PRESS, qu’il dirige depuis lors. Trois collections, fictio, Uppercut et Sapientia lui permettent de publier des auteurs qui se situent souvent dans les périphéries littéraires. La marge et l’irrévérence sont des jalons de son travail éditorial.
Une heure durant, nous évoquons avec lui l’histoire de sa maison d’édition et les auteurs qu’il y a publiés. Des auteurs aussi différents que Jean Chauma, Marie-Josée Imsand, Marie-Christine Horn, Florian Eglin, Jean-Luc Borgeat, Laure Mi Hyun Croset, Nicolas Verda, Marius Daniel Popescu, Joseph Incardona ou Ariane Ferrier. Le tout ponctué de quelques musiques décoiffantes.
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Mercredi 20 février à 19 heures et dimanche 24 à 20 heures
Marc Agron pour Carrousel du vent
Marc Agron est libraire, bibliophile, traducteur et écrivain. Il publie à L’âge d’homme son deuxième roman, Carrousel du vent. Il a beaucoup œuvré dans et pour la littérature avant de se mettre à écrire. D’abord à travers le théâtre où il a notamment travaillé avec Agota Kristof, puis en littérature, avec Jérôme Meizoz sur des textes de Ramuz. Il écrit dans des revues littéraires mais est arrivé assez tard au roman. Mémoire des cellules, son premier roman est en effet paru en 2017.
Dans Carrousel du vent, Maks se plonge dans ses souvenirs en consultant des parchemins. L’occasion de revenir sur les événements marquants de sa vie, la mort de son père, annoncée par Angelica, la Macédonienne qui lit dans le marc de café, le décès du Maréchal Tito, la vie de la famille dans la Yougoslavie des années 70. Mais souvenirs de libraire aussi qui voit défiler dans son arcade quelques beaux personnages de la vie lausannoise. Un roman autobiographique, plein d’émotion et d’érudition qui sait tenir le lecteur en alerte jusqu’au ultimes pages, celles du secret.
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Mercredi 13 février à 19 heures et dimanche 17 février à 20 heures
Lucienne Peiry pour Gustav Mesmer et Tania de Paola pour Le rêve de Mesmer
Voler, c’est le rêve qui a tenu Gustav Mesmer debout jusqu’à sa 91è année. Il ne s’est pourtant jamais élevé de plus de quelques centimètres au dessus du sol. Créateur hors norme, Gustav Mesmer a inventé des machines volantes, des instruments de musique, des mots pour ses poèmes. Gustav Mesmer est doublement à l’honneur. D’abord dans un spectacle créé à Lausanne par Tania de Paola, chorégraphe et metteuse en scène: Le rêve de Mesmer. Dans un livre ensuite, Gustav Mesmer, publié par les éditions Patrick Frey et auquel a contribué Lucienne Peiry, spécialiste mondiale de l’Art brut.
Comment Tania de Paola a-t-elle créé un spectacle original à partir de la vie et de l’œuvre de Mesmer? Comment expliquer que Gustav Mesmer, interné durant trente-cinq ans dans des asiles psychiatriques, ait échappé aux épurations nazies? Quelle force a poussé Mesmer a créer, toute sa vie durant? C’est à ces questions et a bien d’autres encore que répondent les deux invitées de ce sixième numéro de Voix de Plumes sur Radio Django.
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Mercredi 6 février à 19 heures et dimanche 10 février à 20 heures
Marie Javet pour Avant que l’Ombre
Le personnage central du deuxième roman de Marie Javet est une maison lausannoise. Elle est habitée par des artistes que le lecteur découvre à deux périodes, de 1977 à 1982, et de 2014 à 2015. Que s’est-il passé entre ces deux périodes? Pourquoi une Ombre sème-t-elle le trouble dans cette communauté qui n’a pas été épargnée par les drames. Avant que l’Ombre, un deuxième roman fort bien mené et savamment construit.
Comme pour son premier roman, Marie Javet fait traverser les époques à ses personnages. Lorsque Camille débarque dans la maison avec sa fille, elle ne se doute pas des lourds secrets qui hantent la demeure. L’Ombre va pourtant semer la discorde et le doute dans la petite communauté d’artistes. Pourquoi l’Ombre en veut-elle à ce point aux habitants de la maison? Camille est-elle venue s’installer là par hasard? Suspens garanti et bande son soignée.
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Mercredi 30 janvier à 19 heures et dimanche 3 février à 20 heures
Stefan Catsicas pour La Séquence
Avant de publier son premier roman, La Séquence, aux éditions Favre, Stefan Catsicas a d’abord été neurobiologiste, professeur en faculté de médecine et à l’Ecole polytechnique fédérale avant de devenir entrepreneur et patron de multinationale. C’est nourri de ces nombreuses expériences que huit années durant, il a écrit ce premier roman haletant, véritable thriller mystico-scientifique.
Le roman de Stefan Catsicas se déroule dans des lieux qu’il a bien connu et qu’il évoque dans cet entretien: New York, Delos, San Diego, mais aussi Samana, en République dominicaine. L’occasion pour l’auteur de raconter quelques savoureux souvenirs personnels. Mais il est essentiellement question de génétique dans cette émission puisque la discipline est au cœur de La Séquence.
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Mercredi 23 janvier à 19 heures et dimanche 27 janvier à 20 heures
Romain Buffat pour Schumacher
Troisième numéro de Voix de Plumes. Romain Buffat est notre invité pour une premier roman très réussi, Schumacher, aux éditions d’autre part. Romain Buffat a étudié à l’Institut littéraire suisse de 2011 à 2014, parcours sanctionné par un bachelor en écriture littéraire. Lauréat du prix de la Sorge en 2016, il est membre du collectif Hétérotrophe dont il est l’un des fondateurs. Parallèlement à son poste d’assistant de filière à l’Institut littéraire suisse, Romain Buffat termine un master en lettres à l’Université de Lausanne.
Schumacher, le premier roman de Romain Buffat, ressemble à un récit. Un narrateur, qui n’en est pas tout à fait un, tente de reconstruire la vie de Schumacher, ce jeune pilote américain qui rêvait de France et qui se retrouve dans une base de l’U.S. Air Force en Normandie. Colette, qu’il rencontre au bar de la base aérienne, rêve, elle, d’Amérique et de grands espace. Avec cette fiction, Romain Buffat tente de s’approcher de la vérité, de répondre à cette question que nous nous posons tous un jour ou l’autre: d’où viens-je et qu’est-ce qui me constitue. Un premier roman court et incisif, qui donne à entendre une voix, un style, un souffle. Une réussite.R
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Mercredi 16 janvier à 19 heures et dimanche 20 janvier à 20 heures
Jean-Luc Borgeat pour Le Rendez-vous
Pour ce deuxième numéro de Voix de Plumes, j’ai le plaisir de recevoir Jean-Luc Borgeat pour son premier roman, Le Rendez-vous, publié chez bsn press. Jean-Luc Borgeat est comédien, metteur en scène, voix off, doublure, narrateur. Vous l’avez sûrement déjà vu au cinéma, à la télévision ou au théâtre. A 64 ans, il publie un premier roman très réussi, quasi thriller historique se déroulant durant la seconde guerre mondiale.
Le Rendez-vous nous raconte l’histoire de Paul Nommac, 23 ans au début du roman, pilote au sein de l’escadrille 1/3 basée à Luxeuil-Saint-Sauveur, en Haute-Seine. Jean-Luc Borgeat connaît bien les avions de la seconde guerre mondiale, et leur armement qu’il décrit avec minutie. Paul et son commandant, Baxter, son abattus par la DCA allemande. Le lecteur va suivre les péripéties de Paul qui se réfugie dans une cabane appartenant à deux frères allemands animés par la même passion que le jeune pilote, la pêche à la mouche. L’entretien avec l’auteur permet d’aborder nombre de thèmes qui habitent son roman: rôle de la Suisse pendant et après la seconde guerre mondiale, la foi et l’athéisme ou encore la pêche à la mouche. Jean-Luc Borgeat explique également comment son métier de comédien à nourri son écriture ou évoque ses lectures marquantes, de Michel Onfray à Emmanuel Carrère, en passant par Haruki Murakami.
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Mercredi 9 janvier à 19 heures et dimanche 13 janvier à 20 heures
Quentin Mouron pour Vesoul, le 7 janvier 2015
A 29 ans, Quentin Mouron est l’électron libre de la littérature romande. Vesoul, le 7 janvier 2015 est son déjà sixième roman. Un hommage, quatre ans quasi jour pour jour après l’attentat contre Charlie Hebdo, un hommage rendu avec toute la distance nécessaire. La distance intellectuelle aussi bien que la distance géographique. Vu de Vesoul, l’événement ne bénéficie pas de la texture ni du vocabulaire qui lui ont été accordés à Paris. Car précisément, le roman de Quentin Mouron se penche avec brio sur les dérives de notre langage, sur sa vacuité, sa drôlerie, son inconsistance dans un monde coupé en deux avec d’un côté les nomades, de l’autre, les sédentaires.
Avec brio, le romancier saisit tous les travers de notre société. Et s’en moque. Renouant avec la satire mise à mal par le roman du 19è siècle, Quentin Mouron se moque de tout et de tout le monde, y compris de lui-même. L’entretien est entrecoupé de certaines des chansons croisées au fil des pages, et des lectures de Victoria Turrian.
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