Une saison en enfance, par Joseph Incardona, éditions Pocket
CRITIQUE , ROMAN / 25 janvier 2018

Permis C ne signifie pas grand chose pour un Français, un Québecois ou un Belge. Raison pour laquelle, les éditions Pocket ont décidé de donner un nouveau titre au roman de Joseph Incardona pour sa parution en poche. L’occasion de vous reproposer la critique, légèrement réaménagée, que j’avais publiée sur ce site en novembre 2016. Avec Une saison en enfance, Joseph Incardona nous raconte le quotidien d’un Rital de douze ans, mère suisse, père sicilien. Dans une cité de la banlieue genevoise, André est confronté à la violence d’une bande de gamins juste un peu plus âgés et un peu plus costauds que lui. Balloté de déménagement en déménagement, le môme est toujours le nouveau de la classe en plus d’être le Rital, systématiquement chahuté ou, pire encore, tout simplement ignoré. Ses amis, eux, sont japonais (Akizumi) ou québécois (Etienne), c’est dans l’altérité que l’on se reconnaît. Akizumi disparaîtra de la vie d’André avant les vacances d’été, juste après que sa mère, Miyu la prostituée, ait initié André à l’amour physique. Après les grandes vacances, c’est Etienne qui sera lui aussi confronté à la bande, jusqu’au drame. Entre deux, les vacances et l’Italie qui apparaissent comme la liberté, la vraie…

Bande originale de Chaleur, par Joseph Incardona
BANDE ORIGINALE , ROMAN / 13 janvier 2017

Avec Chaleur, Joseph Incardona nous raconte donc l’histoire des deux finalistes des quatre dernières éditions du Championnat du Monde de Sauna, la quatrième et dernière faisant l’objet du roman. Un titre va jouer un rôle très important dans la dernière partie du roman, il va même accompagner l’action jusqu’à son point culminant. Ce titre apparaît dès la page 54: «Il monte dans son pick-up, conduit pieds nus, en jeans et T-Shirt. Roule en écoutant AC/DC, allume une cigarette, cette chanson où il est question d’un type au cœur foudroyé par le corps des filles trop belles, il roule dans les méandres de la terre spongieuse de Finlande, là où le continent hésite entre la terre et l’eau, entre la nuit et le jour. Entre la solitude et l’abandon.» Joseph Incardona jette un regard sans concession sur la société du spectacle, ce monde où le bruit de fond prend toute la place aux mots. Page 70: «Autour d’elle, dans la lumière tamisée, des femmes chuchotent. Elle préférerait le calme mais, de toute façon, la musiquette en fond sonore Relaxing chill out s’échappant d’enceintes invisibles ajoute à la pollution sonore». Chaleur fait aussi monter la température au fil de quelques scène de…

Chaleur, par Joseph Incardona, Editions Finitude, Prix du Polar Romand 2017
CRITIQUE , PRIX LITTERAIRES , ROMAN / 13 janvier 2017

Oui, il existe un Championnat du Monde de Sauna. Du moins a-t-il existé jusqu’en 2010. Joseph Incardona s’empare du sujet pour Chaleur, un roman qui n’a de léger que l’apparence. Niko Tanner, star du porno vieillissante, est le vainqueur des trois dernières éditions du Championnat. Igor Azarov, ancien militaire russe, est son éternel challenger. Le roman emmène le lecteur dans un sauna chauffé à blanc, 110 degrés, des qualifications auxquelles prennent part 102 concurrents, à la finale, qui se joue à cinq, dont Igor et Niko naturellement. Niko et Igor sont tous les deux à la fin d’un cycle et pressentent que ce Championnat du Monde sera le dernier. Niko enfreint le règlement en buvant de la vodka et en sniffant de la coke. Autant d’obstacles à sa préparation qu’il sacrifie à la douceur des bras et des cuisses de la jeune et belle Loviisa. Igor, lui aussi, bafoue le règlement, mais pour d’autres raisons et au moment où sa fille Alexandra, qu’il na pas vue depuis quinze ans, débarque à Heinola pour suivre la compétition. Chaleur est le roman de toutes les solitudes. Solitudes qui se côtoient, qui s’affrontent. Celle de Niko contre celle d’Igor. Celle de Loviina à…

Pemis C, par Joseph Incardona, bsn Press
CRITIQUE , ROMAN / 10 novembre 2016

Avec Permis C, Joseph Incardona nous raconte le quotidien d’un Rital de douze ans, mère suisse, père sicilien. Dans une cité de la banlieue genevoise, André est confronté à la violence d’une bande de gamins juste un peu plus âgés et un peu plus costauds que lui. Balloté de déménagement en déménagement, le môme est toujours le nouveau de la classe en plus d’être le Rital, systématiquement chahuté ou, pire encore, tout simplement ignoré. Ses amis, eux, sont japonais (Akizumi) ou québécois (Etienne), c’est dans l’altérité que l’on se reconnaît. Akizumi disparaîtra de la vie d’André avant les vacances d’été, juste après que sa mère, Miyu la prostituée, ait initié André à l’amour physique. Après les grandes vacances, c’est Etienne qui sera lui aussi confronté à la bande, jusqu’au drame. Entre deux, les vacances et l’Italie qui apparaissent comme la liberté, la vraie vie. Joseph Incardona sait nous faire partager le quotidien de son héros, nous faire comprendre la violence à laquelle il est confronté, cette violence que peut, que doit subir l’autre, parce qu’il est différent, parce qu’il est étranger. Pemis C, par Joseph Incardona, bsn Press, 228 pages