Les fables de la joie, par Stéphane Blok, Bernard Campiche éditeur

2 novembre 2017

Comment survivre? Comment survivre quand, après être sorti d’un tunnel dont il a forcé la porte à l’aide d’une barre de fer, le narrateur découvre un paysage de désolation. Tout est recouvert d’une suie blanchâtre, les cours d’eau sont asséchés, tout a disparu, arbres, maisons, repères. Ce narrateur se dit qu’il ne peut pas être le seul survivant, que, forcément, quelque part, il y a quelqu’un d’autre. Sentiment renforcé par le passage sonore et a basse altitude de deux avions de chasse au-dessus de sa tête.

Il faut marcher. Marcher toujours dans la même direction, marcher jusqu’à rencontrer quelque chose ou quelqu’un. Le jour, tout est opaque. La nuit, le ciel prend des teintes orangées et mauves. Le marcheur finira par découvrir un repère et donc savoir où il se trouve, quelque part dans le Jura vaudois. Il survit grâce à la pluie, découvre une fourmi, preuve que la vie n’a pas totalement disparu. Puis une silhouette grise laisse supposer une agglomération à l’horizon. Marcher encore jusqu’à ce qui se révèle être les ruines d’un village. Exténué, le narrateur se couche sur le sol, s’endort, rêve en couleurs et sent la mort venir se blottir tout contre lui. Fin du premier épisode nous annonce Stéphane Blok, ce qui laisse supposer qu’il y en aura d’autres.

Ce roman est un conte, celui du retour à l’essentiel, au vital. Un conte qui nous dit que quand tout est détruit, balayé, la nuit continue à dialoguer avec le vent, je jour poursuit sa dispute avec la nuit, les brindilles et les cailloux se racontent toujours des histoires et que ce qui reste de nos vieilles importances n’a plus aucune importance.

Les fables de la joie, par Stéphane Blok, Bernard Campiche éditeur, 2017, 95 pages

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