De si rudes tendresses, par Tomaso Solari, éditions Encre Fraiche
CRITIQUE , EROTIQUE , NOUVELLES / 26 septembre 2017

Quatorze nouvelles habitées par deux thèmes récurrents: les secrets de famille et le pouvoir du désir. L’inspiration de Tomaso Solari est vive et ses nouvelles nous font voyager de l’Espagne au Portugal, de la Colombie à Genève. On sent chez l’auteur une forte tendance à l’empathie, un intérêt marqué pour les vies cabossées, la résilience. Le titre du recueil, De si rudes tendresses, dit bien la difficulté pour les hommes – et pour le Emiliano de la nouvelle intitulée EMS en particulier – d’exprimer leurs sentiments les plus profonds. La honte, la peur du jugement d’autrui sont parfois des obstacles insurmontables. Le désir, lui, est difficile à contourner et donne à certaines nouvelles une teinte érotique plaisante. Il y a de belles réussites dans ces quatorze nouvelles. Quelques naïvetés d’écriture aussi à l’occasion qui font trébucher d’autres histoires pourtant fort bien construites. L’auteur a cependant sa personnalité, elle sait interpeller le lecteur. C’est donc avec intérêt que nous suivrons ses prochaines publications. Parce que l’intelligence du cœur finit toujours par gagner. De si rudes tendresses, par Tomaso Solari, éditions Encre Fraîche, 2017, 196 pages.

Comment j’ai raté ma vie sexuelle, par Laura Lambrusco, ACTéditions
CRITIQUE , EROTIQUE , ROMAN / 27 juillet 2017

Laura Lambrusco (oui, elle est son propre personnage) a-t-elle vraiment raté sa vie sexuelle? Pas si sûr à lire les aventures débridées de cette Miss catastrophe. C’est la parfaire lecture d’été, 140 pages, un sujet en apparence léger, une écriture leste plus que crue et le passage en revue, non pas du Kamasutra, mais de bon nombre de situations possibles dans une vie sexuelle plus ou moins épanouie. L’auteur en profite pour pointer du doigt les travers de la France, la profonde, mais aussi la bobo, celle des CDD et des emplois précaires, des logements insalubres, de la prostitution et même de la police. Laura Lambrusco écrit comme on parle, cash. Elle prend son lecteur par la main et ses personnages par ailleurs. Elle prend aussi le temps de glisser quelques références pas anodines, philosophie et antiquité grecque. Lambrusco, c’est pétillant comme un verre de vin du même nom. On regrettera par contre les trop nombreuses coquilles et les fautes d’accords (en plus de celles «qui sont fait exprès») ainsi que la mise en page parfois déficiente de ce petit livre qui vous fera sourire. Comment j’ai raté ma vie sexuelle, par Laura Lambrusco, ACTéditions, 2016, 140 pages