Un jour en ville est un beau roman d’amitié et de mémoire. Loïc, le narrateur, sort de l’hôpital où il a déjeuné avec Robin, son ami d’adolescence dont les cheveux ont désormais blanchi. Robin s’exprime avec difficulté et Loïc le trouve affaibli malgré la présence de ses filles qui lui apporte un peu de sérénité. Après sa visite, Loïc ne rentre pas immédiatement chez lui. Il a négocié ce bel après-midi d’automne avec sa femme. Parti de la station Fourmi du métro lausannois, Loïc va arpenter trente-cinq années de sa vie, passées avec ou sans Robin, à travers les rues de Lausanne, la ville étant sans conteste le personnage central de ce premier roman. Il y a l’itinéraire parcouru, jalonné de souvenirs, mais aussi ceux de la mémoire, ceux sur lesquels Robin a initié Loïc à la course à pied. Vingt années durant, ils ont rituellement couru ensemble, deux fois par semaine, jusqu’à ce que la maladie rattrape Robin, obligeant Loïc à mener le train. A l’époque, les deux amis se comparent à leurs idoles, Sebastian Coe et Steve Ovett dont la rivalité marque les Jeux Olympiques de Moscou, en 1980, et de Los Angles quatre ans plus tard. «Who…
[RENTREE AUTOMNE 2017] C’est à un voyage que nous convie Natacha Nisic. Un voyage dans les Alpes de Haute-Provence, dans le passé et dans les traumatismes de l’enfance. Franck décroche un poste dans une agence Web. Surpris par l’aspect vieillot des locaux et par l’accumulation de paperasse dans tous les coins, il s’installe pourtant au sous-sol avec ses nouveaux collègues: Lu, le développeur chinois, Othy, l’expert SEO marocain et la séduisante Lise, en charge des RS. On se parle peu au sein de l’agence, mais on travaille beaucoup sous les ordres de l’Autre, surnom du patron, véritable Big Brother qui scrute la vie professionnelle et intime de ses employés. Projet majeur de l’agence: la mémoire inversée. Un logiciel qui doit permettre de maintenir en vie virtuelle ces chers disparus. «La Web Agency était une vaste entreprise de spiritisme.» La pression est forte à l’agence. Les heures supplémentaires ne se comptent pas et ne sont naturellement pas rémunérées. Lise et Franck, qu’elle appelle désormais Frankie, décident de passer un week-end déconnecté dans les Alpes de Haute-Provence. Pas de téléphone, pas d’ordinateur, pas de GPS. De toute façon, ils seront en zone blanche. Deux narrateurs pour ce roman original. Lise nous détaille…
Faut-il considérer ce roman comme une fable ou un conte? Probablement. Car en plus de nous raconter l’histoire des relations entre chats et hommes depuis les origines, il nous interroge sur le monde d’aujourd’hui et sur l’incapacité de l’homme à vivre en paix. Bastet est une chatte qui a pour vocation d’établir la communication entre les espèces vivantes, en particulier avec sa servante, Nathalie. Oui, pour les chats nous sommes des serviteurs et des servantes! Malgré ses tentatives désespérées de communication, Bastet ne comprend que quelques uns des mots prononcés par sa servante. Mais un beau jour, sur le balcon d’en face, apparaît Pythagore, un siamois aux yeux bleus, bien plus intéressant que Félix, le gros matou qui ne pense qu’à manger et à dormir, même s’il a engrossé Bastet. Pythagore possède un Troisième Œil, à savoir un logement de clé USB protégé par un couvercle violet et situé sur son front. Sa servante, une scientifique, l’a éduqué grâce à ce dispositif. Ce qui permet à Pythagore de transmettre son savoir à Bastet. Et l’on découvre, s’il en était encore besoin, que l’on est souvent plus malheureux dans la connaissance que dans l’ignorance. «Finalement, Félix est heureux car il est…
Dix ans après les événements, Matthieu Mégevand revient dans ce récit sur la maladie qui l’a frappé alors qu’il n’avait que vint-et-un ans. La maladie? Un lymphome de Hodgkin, soit un cancer du système lymphatique. Le récit commence par les vacances de jeunes adultes dans le sud de la France. Premières manifestations de la maladie qui n’est pas encore perçue comme telle. Retour à Genève. Premiers examens, diagnostic. «Ce que me dit ce radiologue et qui ne laisse plus aucun doute: « Un écartement au niveau du cœur ». Cette phrase-là, elle résonne dans ma tête. Elle change toute ma vie.» Pour l’auteur, il s’agit d’explorer ce que la mémoire a retenu de ces événements qui ont changé toute sa vie. Qu’a retenu la mémoire, qu’a-t-elle oublié? Dès les premières pages, cet aveu : «Je dois le dire. Ce premier souvenir que je raconte: le mettre ainsi par écrit, le mettre en mot déjà me coûte. Cela m’inquiète, cela dénature tout.» L’auteur s’acharne pourtant, fouille dans les souvenirs et dans un carnet noir où sont consignés les poèmes, les pensées, le journal de l’époque. Mais Matthieu Mégevand va plus loin et fait de ce récit un véritable objet littéraire. A chaque étape…