24 juin 2017, 15 heures 10. Je reçois sur Messenger un message groupé signé Ariane Ferrier: «Chers gens-que-j’aime, il n’y a pas de jolie façon de le dire: la tumeur est revenue. Comme je l’avais décidé, au moment du diagnostic, je ne vais pas m’acharner. Cette décision est totalement sereine! Désolée si je vous fais de la peine…» Ariane, dans toute sa splendeur! Quatre jours après la parution de La dernière gorgée de bière, Ariane n’était plus. J’ai longtemps tourné autour de son livre, sans oser l’ouvrir: peur de l’absence et du chagrin. Et puis voilà, je l’ai lu. Et Ariane est plus vivante que jamais.
Je commence par prendre la préface de Mélanie Chappuis en pleine figure. Mélanie a rencontré Ariane à La Tribune de Genève. Alors chef de la rubrique genevoise du quotidien, je venais d’engager la première comme pigiste (je me souviens encore parfaitement de son arrivée en rollers, une recommandation d’Antoine Maurice en bandoulière) et la seconde, que je connaissais de longue date, me livrait chaque semaine sa chronique. Mélanie Chappuis est d’une justesse absolue dans le portrait qu’elle dresse de celle qui est devenue son amie.
Ariane Ferrier, elle nous offre un voyage: «la traversée du cancer sans escale». Un livre d’une lucidité folle, d’un humour dévastateur. Sans rien occulter de ses difficultés, ni de ses souffrances, elle parvient à rire de tout avec (presque) tout le monde. Journaliste dans l’âme, elle porte le regard juste sur les êtres et les choses. Ecrivain, elle met de la poésie dans son quotidien, et donc dans le notre.
Le livre se termine par cette phrase: «Maintenant, il faut vivre.» Maintenant, il faut vivre sans Ariane. Et quand l’absence est trop forte, j’ouvre La dernière gorgée de bière, en lis quelques pages au hasard, et elle est là, en face de moi. Santé ma belle!
La dernière gorgée de bière, par Arianne Ferrier, éditions bsn press, 2017, 93 pages
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