La dernière gorgée de bière, par Ariane Ferrier, éditions bsn press
CRITIQUE , RECIT , SOUVENIRS PERSONNELS / 14 décembre 2017

24 juin 2017, 15 heures 10. Je reçois sur Messenger un message groupé signé Ariane Ferrier: «Chers gens-que-j’aime, il n’y a pas de jolie façon de le dire: la tumeur est revenue. Comme je l’avais décidé, au moment du diagnostic, je ne vais pas m’acharner. Cette décision est totalement sereine! Désolée si je vous fais de la peine…» Ariane, dans toute sa splendeur! Quatre jours après la parution de La dernière gorgée de bière, Ariane n’était plus. J’ai longtemps tourné autour de son livre, sans oser l’ouvrir: peur de l’absence et du chagrin. Et puis voilà, je l’ai lu. Et Ariane est plus vivante que jamais. Je commence par prendre la préface de Mélanie Chappuis en pleine figure. Mélanie a rencontré Ariane à La Tribune de Genève. Alors chef de la rubrique genevoise du quotidien, je venais d’engager la première comme pigiste (je me souviens encore parfaitement de son arrivée en rollers, une recommandation d’Antoine Maurice en bandoulière) et la seconde, que je connaissais de longue date, me livrait chaque semaine sa chronique. Mélanie Chappuis est d’une justesse absolue dans le portrait qu’elle dresse de celle qui est devenue son amie. Ariane Ferrier, elle nous offre un voyage: «la traversée…

S’escrimer à l’aimer, par Laure Mi Hyun Croset, éditions bsn press
CRITIQUE , ROMAN / 27 juillet 2017

Le plaisir de l’esprit permet-il de se passer du plaisir du corps? Le second ne peut se concevoir sans le premier pour la narratrice de ce court roman construit comme une rencontre d’escrime. Malgré les conseils de ses amies, cette narratrice renonce à recourir au réseau social bleu pour trouver l’âme sœur. Elle opte pour la publication d’une petite annonce dans un journal choisi avec soin. S’ensuit une correspondance avec le prétendant sélectionné, en l’occurrence un journaliste dudit journal tombé sur l’annonce en relisant un de ses papiers. Laure Mi Hyun Croset choisit la belle langue pour ce bref roman qui n’a de désuet que l’apparence des subjonctifs. L’auteure nous fait partager les affres de son personnage, sujet à une trop longue solitude, ses espoirs aussi. Le romantisme est la toile de fond de ce roman. Ce romantisme un peu suranné mais dont ne peuvent se départir nombre de nos contemporains, quoi qu’on en dise. S’escrimer à l’aimer, par Laure Mi Hyun Croset, éditions bsn press, collection Uppercut, 2017, 53 pages