Permis C ne signifie pas grand chose pour un Français, un Québecois ou un Belge. Raison pour laquelle, les éditions Pocket ont décidé de donner un nouveau titre au roman de Joseph Incardona pour sa parution en poche. L’occasion de vous reproposer la critique, légèrement réaménagée, que j’avais publiée sur ce site en novembre 2016.
Avec Une saison en enfance, Joseph Incardona nous raconte le quotidien d’un Rital de douze ans, mère suisse, père sicilien. Dans une cité de la banlieue genevoise, André est confronté à la violence d’une bande de gamins juste un peu plus âgés et un peu plus costauds que lui. Balloté de déménagement en déménagement, le môme est toujours le nouveau de la classe en plus d’être le Rital, systématiquement chahuté ou, pire encore, tout simplement ignoré. Ses amis, eux, sont japonais (Akizumi) ou québécois (Etienne), c’est dans l’altérité que l’on se reconnaît. Akizumi disparaîtra de la vie d’André avant les vacances d’été, juste après que sa mère, Miyu la prostituée, ait initié André à l’amour physique.
Après les grandes vacances, c’est Etienne qui sera lui aussi confronté à la bande, jusqu’au drame. Entre deux, les vacances et l’Italie qui apparaissent comme la liberté, la vraie vie.
Joseph Incardona sait nous faire partager le quotidien de son héros, nous faire comprendre la violence à laquelle il est confronté, cette violence que peut, que doit subir l’autre, parce qu’il est différent, parce qu’il est étranger.
Une saison en enfance, par Joseph Incardona, éditions Pocket, 2017, 256 pages
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