Un nouveau roman de Christian Laborde en librairie, c’est la promesse d’une langue qui vous chuchote ou qui vous gueule à l’oreille. Avec Tina, elle chuchote. Elle chuchote dans la chambre où Léontine se donne à cet officier allemand. Elle chuchote dans ce train de marchandises qui conduit Tine à Toulouse pour échapper aux résistants. Elle chuchote dans ce couvent où elle est accueillie. Elle chuchote dans les bras de Viktor, son amant, son poète pour qui elle devient Tina à la lame du couteau. Pas d’histoire compliquée avec ce court roman. Tina, c’est un conte. Un conte en boucle, qui commence où il finit et se termine où il débute. Un conte qui swingue comme la pluie sur les tuiles roses des toits, comme le répertoire de Renato Hiès, comme la voix de Lola Tapioka lorsqu’elle chante Some of this days. C’est le soleil et c’est la lune, c’est la pluie et c’est le vent qui tous prennent soin de Tina et de sa tignasse. Car oui, les héros de ce roman à l’éros affleurant, ce sont les cheveux de Léontine, la mèche de Tine qui lui fend le visage, «cette mèche, cette flamme qui, sur ce visage sublime,…
Gonzague Saint Bris a perdu la vie la nuit dernière dans un accident de voiture en Normandie, a annoncé à l’AFP l’assistante du romancier, confirmant une information du Point. Ce journaliste et critique littéraire, pour Le Figaro et Paris Match, avait publié le roman Les Vieillards de Brighton distingué par le prix Interallié. J’ai rencontré Gonzague Saint-Bris à trois reprises. La première fois, c’était en 2010, pour la publication de son livre consacré à Michael Jackson (lire ci-dessous). La deuxième fois, c’était en 2011. J’ai eu le plaisir d’animer une rencontre à la société de lecture de Genève où Gonzague Saint Bris était venu parler de sa biographie d’Alfred de Musset publiée par Grasset. La troisième et dernière fois, c’était toujours en 2011, Gonzague Saint Bris avait très gentiment accepté de participer au cercle de lecture que j’anime depuis douze ans maintenant à la Société de lecture de Genève. Avec les participants au cercle, il était venu s’entretenir de son Roman de Venise publié aux édition du Rocher. Nous avions terminé la soirée en tête-à-tête Aux Armures, autour d’une fondue. En modeste hommage au généreux Gonzague Saint Bris, je publie l’entretien mené en 2010 lors de la sortie d’Au paradis avec Michael…
«Un son qui sort de la bouche est un peu comme un gâteau qui sort du four: la qualité du gâteau dépend de ce qu’on a mis dedans.» Le problème étant, justement, de savoir ce qu’il faut mettre dedans. Michel Hart, auteur, chanteur, professeur de chant, et Sylvie Heyvaerts, danseuse, professeur de qi gong, nous fournissent les ingrédients. Ils nous font d’abord comprendre que la voix, qu’elle soit parlée ou chantée, est un geste du corps. Les auteurs s’adressent donc à notre «corps instrumental» en nous expliquant dans le détail comment fonctionne notre voix. Ceci afin de nous permettre de modifier notre rapport à ce corps instrument. A la fois essai sur l’histoire de la pédagogie et des techniques de chant, ouvrage pratique pour chanteurs et orateurs, Découvrir sa voix nous apprend tout ce qu’il y a à savoir sur les cordes vocales. A ce titre, la lecture de la première des trois parties, très technique, est indispensable à la compréhension de ce qu’est le corps vocal. La deuxième partie est consacré à la voix parlée et s’accompagne de judicieux conseils en matière de prise de parole. Les pages consacrées aux prouesses vocales des enseignants (que ce soit en maternelle,…