Hannah est une petite fille partagée entre un papa et une maman séparés. Papa refait sa vie avec Ingrid, maman se bat contre un cancer et c’est Mia qui veille sur elle. Et il y a aussi la maman de Lena, la meilleure amie d’Hannah.
Pour ce premier roman, Sarah Tschopp se glisse dans la peau et dans les mots de son personnage. C’est donc avec des mots et des pensées d’enfant que le lecteur découvre l’univers de cette famille décomposée, recomposée. Il n’y a rien de plus difficile que de parler (et donc d’écrire) avec des mots d’enfants lorsqu’on ne l’est plus. Sarah Tschopp y parvient la plupart du temps. Le changement de ville, le changement de langue d’Hannah sont fort bien décrits et le lecteur vit avec elle ce quasi exil. Il comprend aussi le dilemme du père d’Hannah, tiraillé entre sa nouvelle compagne et son ex-femme malade. C’est avec le personnage de Mia que les choses ne fonctionnent pas. Avec cette femme ambigue, Sarah Tschopp introduit une double histoire: celle qui unit visiblement Mia à la mère d’Hannah d’une part, et les rapports tendus entre Hannah et Mia en quasi manipulatrice perverse. Le lecteur n’y trouve pas les repères suffisants pour comprendre la vraie nature du personnage.
L’écriture et le rythme de ce premier roman sont pour le reste plutôt convaincants et promettent probablement des réussites à venir.
Hannah, par Sarah Tschopp, éditions Encre Fraîche, 2017, 150 pages.
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