Brassens. Les jolies fleurs et les peaux de vache, par Bernard Lonjon, éditions de L’Archipel

5 octobre 2017

[RENTREE AUTOMNE 2017] Bernard Lonjon est l’un des plus fins connaisseurs de l’œuvre de Georges Brassens. Après J’aurais pu virer malhonnête, la jeunesse tumultueuse de Georges Brassens (éditions du Moment, 2010) et Georges Brassens. Auprès de son âme (entretien radiophonique, Textuel-INA, 2011), il nous offre ce Brassens. Les jolies fleurs et les peaux de vache. Il y est question, vous l’avez compris, des femmes qui ont jalonné la vie du poète. A commencer par les femmes de sa vie. Elles sont trois: Jeanne, la Jeanne, hôtesse et maîtresse, Patachou, la négresse blonde, et Püpchen, la blonde chenille. Ces trois-là sont les piliers, les incontournables, les fondamentales.

Avec tact, Bernard Lonjon n’entre jamais dans la chambre à coucher. Mais il entre, avec précision et justesse, dans l’œuvre du poète sétois. Les femmes ont beaucoup inspiré Brassens. De ses premières amours aux femmes de ses amis, en passant par celles de la famille ou celles du métier, elles ont nourri ses chansons. Si vous en êtes resté au Brassens misogyne, cet excellent ouvrage vous dévoilera une image beaucoup plus subtile du Sétois.

Bernard Lonjon relie donc en permanence les femmes de la vie de Georges Brassens à ses chansons. L’auteur aime plonger dans les correspondances pour nourrir ses ouvrages (voir l’excellent Piaf-Cocteau. La môme et le poète, L’Archipel, 2013). Il nous livre ici des extraits de lettres et des archives, parfois inédites, appartenant à des collections particulières ou aux archives brasséniennes, conservées par Serge Cazzani, le neveu de Brassens qui continue à faire vivre de belle manière l’œuvre de son oncle. Contributeur régulier à la revue Les Amis de Georges, Bernard Lonjon a rencontré nombre des amis et des connaissances de Brassens, ou ceux qui ont été les témoins, proches ou lointains, de sa vie. Ce livre est donc une mine d’informations. Mais en plus d’être extrêmement bien documenté, il est fort bien écrit. L’introduction, joliment intitulée Préliminaires, est un petit bijou. Ce qui pourrait nous faire dire: Bernard, quand tu parles de Brassens, le poète, c’est toi! On en veut pour preuve La ronde des jupons qui referme l’ouvrage sur un long poème déstructuré, quasi oulipien, construit par Bernard Lonjon à partir de tous les vers de Brassens contenant un qualificatif de la femme. Brillant.

Brassens. Les jolies fleurs et les peaux de vache, par Bernard Lonjon, éditions de L’Archipel, 2017, 292 pages

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