Des hommes sans femmes, par Haruki Murakami, Editions Belfond
CRITIQUE , NOUVELLES / 28 mars 2017

«Il est très facile de devenir des hommes sans femmes. On a juste besoin d’aimer profondément une femme et que celle-ci disparaisse ensuite.» C’est, en résumé, la matière première qui compose les sept nouvelles de ce recueil. Mais il y a beaucoup plus que cela bien sûr, nous sommes chez Murakami. A commencer par l’exploration systématique des pensées, des sensations et des émotions des personnages. Les émotions en particulier que les hommes, trop souvent, ne montrent pas, se cachent à eux-mêmes et qui, du coup, anéantissent toute perspective de bonheur ou de félicité. Murakami décrit comme personne la force du sentiment amoureux, cette exaltation qui, conjuguée à une trop forte interrogation existentielle, peut conduire à la mort. L’auteur ausculte également avec minutie les rapports ténus qu’entretiennent amour et sexe. Quelle est la part de mensonge dans les rapports humains en général et au sein du couple en particulier ? Haruki Murakami a une idée très arrêtée sur la question ! Hors le sujet éminemment passionnant de ces sept nouvelles, on retrouve dans ce volume tous les ingrédients qui font le charme irrésistible de l’auteur. Un style en premier lieu, cette manière d’agencer les phrases qui prend le lecteur par la main pour…

Mise en pièces, par Nina Leger, Editions Gallimard
CRITIQUE , ROMAN / 30 janvier 2017

Le bandeau rouge qui barre le bas de la couverture annonce: ROMANCE. Mise en pièces, deuxième roman de Nina Leger, est la romance vécue par Jeanne avec le sexe des hommes. Jeanne feint le malaise, s’affaisse contre une surface de préférence froide, c’est important le sentiment de froid entre les omoplates, et attend qu’un inconnu lui offre son aide. Inconnu qu’elle emmène aussitôt dans le premier hôtel venu, miteux ou de luxe. De lui, elle ne garde rien d’autre que l’image de son sexe: «Qu’importent le visage, la taille, la carrure ou le ventre: elle ne leur accorde pas le moindre regard, car rien, dans la physionomie d’un homme, n’annonce jamais son sexe.» Avec les images de ces sexes, Jeanne se construit un «palais de mémoire». Un palais qu’elle arpente en pensées et où elle est en mesure de se remémorer très précisément chaque sexe connu. On ne sait rien de Jeanne, ni qui elle est, ni l’âge qu’elle a, ni la profession que, peut-être, elle exerce. Elle pourrait être enseignante suggère Nina Leger. Mais. «Le professeur est une facilité narrative autant qu’il est un risque aux conséquences potentiellement catastrophiques dans le cas d’un récit qui prend pour objet la…

Sphinx, par Christian Jacq, XO éditions
CRITIQUE , POLAR , ROMAN / 18 novembre 2016

Cette histoire haletante ne laisse aucun répit au lecteur. Saint-John est un homme d’affaires très puissant mais qui garde un certain nombre de principes. Il refuse par exemple la prise de pouvoir de la machine sur l’homme. Ce qui lui coûte la vie. Mark, son fils, initié aux affaires de longue date, reprend le flambeau paternel et part à la recherche des assassins de son géniteur. Son enquête lui permet de découvrir que Saint-John était l’un des neuf membres d’une mystérieuse confrérie appelée Sphinx. Les Neuf Supérieurs inconnus vont disparaître les uns après les autres, à l’exception du dernier, qui dirige la confrérie. Et le lecteur ne manquera pas d’être surpris lorsqu’il découvrira son identité. Bruce, journaliste écossais pour le moins brut de décoffrage, et meilleur ami de Mark, mène cette enquête qui mêle finance, technologies, services secrets, archéologie, alchimie, sexe et bonne cuisine. Un véritable thriller, parfois déroutant. Sphinx, par Christian Jacq, éditions XO, 2016, 387 pages