[RENTRÉE AUTOMNE 2018] C’est Lise qui a insisté pour qu’avec Franck, ils louent cette maison perdue au milieu de nulle part, sans téléphone et sans connexion à des kilomètres à la ronde.Elle a été actrice, il est producteur de cinéma. Elle ne tourne plus, elle préfère peindre, ou méditer. Il produit à l’ancienne des films qui ne marchent plus. Dès le premier soir dans la maison, un chien, un grand chien, un très grand chien, sans collier, s’impose à Franck, cherche à établir le contact avec lui. La maison n’a probablement jamais été louée auparavant. Dans une narration magistralement orchestrée, Serge Joncour nous dévoile parcimonieusement ce qui s’y est passé un siècle plus tôt exactement, en pleine Première Guerre mondiale. C’est alors un dompteur allemand, ironie du sort, qui s’installe sur les hauteurs avec ses huit fauves, tigres et lions. Wolfgang vit seul et nourrit ses bêtes, maégré les pénuries, grâce à un ingénieux dispositif caché dans la forêt. C’est en découvrant ce dispositif, un siècle plus tard, que l’instinct de survie de Franck se réveille, aiguillé par sa proximité avec le grand chien. Non, Franck ne laissera pas sa société de production être dépecée par ses deux jeunes et…
«L’écrivain national». La formule revient à répétition dans la bouche du maire de Donzière où Serge, auteur, arrive pour une résidence d’écriture. A dix kilomètres seulement de cette petite ville qui ressemble plutôt à un gros village, un fait divers occupe les journaux locaux et nationaux. Aurelik et Dora, deux marginaux qui vivent à L’Epeau, sont soupçonnés d’avoir fait disparaître Commodore, dont ils sont les locataires. En voyant la photo de Dora dans le journal, l’écrivain est subjugué, irrésistiblement attiré. Aimanté par les lieux du drame, Serge s’embarque dans une quête un peu folle et qui lui vaudra bien des problèmes avec les libraires qui l’ont gentiment invité, avec le maire qui fonde tous ses espoirs sur une nouvelle usine, avec les acolytes d’Aurelik, et même avec la patronne de l’hôtel dans lequel il loge, la pourtant prévenante Madame Meunier. Les pages consacrées aux rencontres littéraires de l’auteur sont hilarantes. Serge Joncour lève le voile sur la face cachée et souvent sombre du métier d’écrivain et des vicissitudes de la promotion. Construit comme un polar, ce roman est celui de la passion et du désir. Serge Joncour excelle à décrire le mécanisme implacable du désir masculin dont la source n’est…
Aurore est l’archétype de la femme qui a réussi. Un mari américain, business angel en pleine ascension, deux enfants (jumeaux fille et garçon) et un talent de styliste reconnu. Elle fonctionne dans une sorte de routine et ne plus faire l’amour avec Richard depuis trois ans ne semble pas être un problème. Les problèmes se situent plutôt du côté de sa marque (son propre nom) et de Fabien, son perfide associé. Ludovic, le voisin d’Aurore est veuf. Mathilde est morte d’un cancer, trois ans auparavant. Du coup, il a quitté la ferme familiale pour laisser la place à sa sœur et à son beau-frère et s’est reconverti dans le recouvrement de dettes. Dans la cour de l’immeuble, une paire de corbeaux effraie terriblement Aurore. Ludovic va lui permettre de retrouver sa sérénité. Entre eux naît une passion d’abord physique, tactile, qui se transformera en amour. Ce sont deux solitudes qui se rencontrent. Aurore ne se confie à personne, pas même à Richard. Elle assume tout, toute seule. Ludovic non plus ne se confie à personne. Sa vie est entre parenthèses, même s’il la passe à rendre service à tout le monde. C’est donc tout naturellement qu’il va rendre service à…