L’humanité, apothéose ou apocalypse?, par Jean-Louis Servan-Schreiber, éditions Fayard
CRITIQUE , ESSAI / 4 septembre 2017

[RENTREE AUTOMNE 2017] «J’ai conçu ce livre, d’un journaliste et non d’un savant, comme un survol de ce qui se présente à l’humanité dans un moment de l’histoire où semblent culminer pour notre espèce les risques comme les opportunités.» Jean-Louis Servan-Schreiber est effectivement factuel, comme l’était encore le journalisme il y a quelques années. Il ne cède pas aux sirènes du journalisme actuel, victime du court-termisme que l’auteur dénonçait déjà en 2010 dans Trop vite! Afin de déterminer si l’humanité va (trop vite!) vers l’apothéose ou vers l’apocalypse, l’auteur passe en revue plus d’une vingtaine de thématiques, de la démographie au posthumanisme, en passant par les inégalités, la faim dans le monde, les robots, la fin du travail, le déficit de sens ou la finance. Jean-Louis Servan-Schreiber nous rappelle sans cesse qu’il y a deux manières de voir le verre: à moitié vide ou à moitié plein. Lui a tendance à le voir plutôt plein: «Bien que très loin d’une société idéale, nous sommes pourtant en train de vivre ce que l’humanité traverse de mieux depuis ses origines.» Mais point d’optimisme béat dans ces pages. Avec Djénane Kareh Tager, journaliste et amie, Jean-Louis Servan-Schreiber a mené une vingtaine d’entretiens avec…

La Révolution transhumaniste, par Luc Ferry, éditions Plon
CRITIQUE , ESSAI / 27 avril 2017

Il est aujourd’hui possible de manipuler le génome humain en copiant et collant des séquences. Les big data permettent de savoir de nous plus de choses que ce que nous sommes capables de nous souvenir. L’excellent livre de Luc Ferry fait l’état des lieux des connaissances et des recherches actuelles sur le transhumanisme, voire le posthumanisme. Il démontre aussi comment l’uberisation du monde a déjà commencé à bouleverser nos vies. Passionnant, le livre de Luc Ferry ne sombre pas dans le pessimisme ambiant. Il n’en est pas pour autant complètement enthousiaste. Le philosophe pose les bonnes questions et nous livre avantages et inconvénients de ces avancées technologiques que plus rien ne peut arrêter. L’auteur en appelle à la régulation, une régulation pensée et détachée des intérêts particuliers. Autre constat, et non des moindres, la marge de manœuvre quasi nulle des Etats-nations dans ces processus de régulation. Au mieux, écrit Luc Ferry, le problème doit être traité à l’échelle européenne. Toute régulation de moindre échelle serait vouée à l’échec, c’est une évidence. Le plus inquiétant concerne peut-être l’uberisation de la société. De tout temps, la technologie a fait disparaître des emplois, mais en a créé d’autres, dans des proportions à peu…