Les absents, levez le doigt!, par Pierre Bénichou, éditions Grasset
CRITIQUE , ESSAI , SOUVENIRS PERSONNELS / 15 septembre 2017

Une fois n’est pas coutume, je vais beaucoup vous parler de moi en parlant du magnifique livre de Pierre Bénichou, le premier qu’il publie, à l’âge de 78 ans. Pierre Bénichou a aujourd’hui une image de people, d’amuseur public. La faute aux Grosses Têtes dont il est l’un des piliers. Mais Pierre Bénichou a longtemps été rédacteur en chef du Nouvel Observateur. Et c’est dans les pages de l’hebdomadaire qu’il a initialement publié les textes ici rassemblés sous ce beau titre : Les absents, levez le doigt ! Vingt-six. Vingt-six doigts levés. Vingt-six textes pour dire adieu. La nécro, comme on dit dans les rédactions, est un exercice difficile, je n’en ai signées que fort peu en presque quarante ans de métier : Bob Marley (que je n’ai ni connu ni même rencontré), Bernard Grobet, patron emblématique du Griffin’s Club (j’aurais des dizaines d’histoires à raconter à son sujet) et Claude Richoz, mon père professionnel, inoubliable rédacteur en chef de feu le quotidien La Suisse. Pierre Bénichou signe donc vingt-six nécrologies de personnages, de personnalités qu’il a connues, fréquentées et dont la plupart étaient des amis. De A comme Aragon à V comme Ventura, il enterre avec affection et une plume superbe quelques…

Bande originale d’Indocile, par Yves Bichet
BANDE ORIGINALE , ROMAN / 10 septembre 2017

La musique fait très vite son entrée dans le beau roman d’Yves Bichet dont vous pouvez aussi lire la critique. Théo est dans la chambre d’Antoine, inconscient sur son lit d’hôpital. Par la fenêtre, il entend une fanfare militaire qui joue La gloire immortelle de nos aïeux, non sans quelques couacs. Alors que les militaires jouent à l’extérieur, Théo décide de passer de la musique à Antoine. «On met Johnny?» lui propose-t-il. Passent alors Retiens la nuit et Souvenirs Souvenirs. Quelques pages plus loin, nous découvrons Mila, une fillette qui joue avec ses deux copines dans une roulotte alors que sa grand-mère prépare le goûter dans la maison toute proche. Au mur de la roulotte, une affiche des Doriss Girls dont Mila chantonnera l’air un peu plus tard. Mila a grandi et elle rencontre Théo. Ensemble, ils se rendent à la foire de Beaucroissant. Et devant le Palais des Délices, un haut-parleur fait jaillir La Belle de Cadix. On retrouve Johnny Hallyday dès le début du chapitre suivant (chapitre 5) qui commence avec la citation des paroles de Douce violence. Mila et Théo ont fait l’amour. Pour lui, c’est la première fois. De l’autre côté du lac au bord duquel…