Qui a tué Heidi?, par Marc Voltenauer, éditions Slatkine & Cie
CRITIQUE , POLAR , ROMAN / 25 août 2017

[RENTREE AUTOMNE 2017] Vous avec aimé Le Dragon du Muveran? Vous allez adorer Qui a tué Heidi? Avec cette deuxième aventure de l’inspecteur Andreas Auer, Marc Voltenauer franchit un cap. Son intrigue est toujours aussi habilement menée, savamment construite, mais ses personnages gagnent en épaisseur. Andreas en particulier, dont le lecteur cerne mieux la personnalité, l’auteur levant un coin de voile sur sa part d’ombre. L’homosexualité d’Andreas Auer est également moins anecdotique que dans le premier roman, les réflexions d’un tueur à gages russe, Litso Ice (visage de glace) interpellant le lecteur sur sa propre perception du monde gay. Autre élément nouveau et subtilement amenée, la dimension ethnographique du roman. Gryon reste le lieu central de l’intrigue et c’est l’occasion pour Marc Voltenauer de familiariser le lecteur avec le folklore et les traditions suisses: concours de vaches, channe et jass font partie intégrante du tableau. Mais le roman ne se contente pas de rester à Gryon. Les affaires sérieuses commencent même à Berlin où un quadruple meurtre ouvre la voie à un projet immobilier d’envergure, à Gryon. Si l’on est confronté, comme dans Le Dragon du Muveran, à une affaire dictée par des ressorts psychologiques, s’y ajoute cette fois une…

Article 353 du code pénal, par Tanguy Viel, Editions de Minuit
CRITIQUE , ROMAN / 12 avril 2017

Martial Kermeur a balancé par dessus bord Antoine Lazenec, promoteur immobilier. Le corps a été retrouvé sur la plage. Kermeur a tué, la chose est certaine dès les premières pages du roman. C’est dans le bureau du juge que se déroule tout le livre. Kermeur raconte l’histoire de ce projet immobilier, cette providence pour la presqu’île de Brest. Un projet qui aura mis six ans à ne pas se construire à l’emplacement de ce que les autochtones appellent le château. Château qui lui, par contre, a été démoli. Le juge parle peu, très peu. Si bien que Kermeur se confie, s’ausculte, se sonde comme il le ferait sur le divan d’un psychanalyste. Ancien ouvrier de l’arsenal de Brest, Kermeur a investi les cinq cent douze mille francs de sa prime de licenciement dans le projet de Lazenec. Et c’est sous ses fenêtres que le projet n’avance pas. Militant socialiste, ami de Martial Le Goff, le maire, socialiste lui aussi, Kermeur raconte les six ans de son attente, de son espoir et de sa désillusion. L’âge de son fils, Erwan, lui sert de point de repère. Il a onze ans quand tout commence, il en a dix-sept et se trouve derrière…