Le tour du monde du roi Zibeline, par Jean-Christophe Rufin, éditions Gallimard
CRITIQUE , ROMAN / 4 octobre 2017

Ce sont Jan et Vera Michalski qui, il y a quelques années, ont fait découvrir à Jean-Christophe Rufin l’étonnant personnage d’Auguste Benjowski en publiant ses Mémoires et Voyages, écrits en français, aux éditions Noir sur Blanc dans un premier temps, puis aux éditions Phébus. Né au milieu du 18è siècle, Maurice Auguste Benjowski (ou Beniowski) est un comte hongrois, aventurier, voyageur, explorateur, colonisateur et écrivain. Il a été roi de Madagascar, colonel français, dirigeant militaire polonais, soldat autrichien. C’est aussi le premier européen à naviguer dans le Nord-Pacifique, avant James Cook et Jean-François de La Pérouse. On retrouve dans ce roman certains des thèmes chers à Jean-Christophe Rufin, en particulier dans Rouge Brésil, L’Abyssin ou Le Grand Cœur. A commencer par l’ouverture sur le monde. Dans ce roman, c’est Bachelet, le précepteur d’Auguste qui lui inculque les idées des Lumières. Le roman souligne l’opposition entre respect de l’altérité et volonté d’asservir, de faire ressembler l’autre à soi-même. Une dualité qui résonne avec la double éducation de Benjowski: «Cet incident acheva de me révéler que je sortais de l’enfance comme un être à deux faces: dans ‘une se lisait la bonté fraternelle que je tenais de mon précepteur, cette force du…

Black Whidah, Par Jack Küpfer, Olivier Morattel éditeur
CRITIQUE , ROMAN / 8 janvier 2016

Nous sommes à la fin de l’année 1808. Gwen Gordon embarque à bord de l’Antares, heureux de pouvoir reprendre la mer et d’échapper ainsi à ceux qui ont déjà pendu son ancien patron. Le capitaine Porteiro l’engage pour sa connaissance des langues et sa pratique de la mer. Direction Whidah où l’Antares doit charger une cargaison d’esclaves. En 1808, les idées de la Révolution française se sont répandues et Gordon se sent «véritablement dans la peau d’un homme ayant le devoir, comme le désir, de lutter contre l’oppression, sous quelque nom qu’on l’exerce». Ce devoir et ce désir vont se manifester alors que Gordon, le capitaine Porteiro et le docteur Caldeira se trouvent chez le «chefe» Da Costa et sa charmante compagne Paula. Séduit par Paula, mais ulcéré par les propos des trois hommes, Gordon quitte la demeure de son hôte et marche dans la forêt, s’approchant ainsi de la zone où on lui a fait jurer de ne pas se rendre. Rejoint par Paula, qui lui demande de l’emmener loin de l’horrible Da Costa, Gordon continue à s’enfoncer dans la végétation, guidé par les plaintes d’un enfant qu’il veut à tout prix sauver. Découvrant l’enfant, il est soudain confronté…