Le vertige des falaises, par Gilles Paris, éditions Plon
CRITIQUE , ROMAN / 24 juillet 2017

Avec Le vertiges des falaises, Gilles Paris nous offre un roman impressionniste, peint touche par touche, voix après voix. Car il s’agit bien d’un roman choral. Et ce sont essentiellement les voix de femmes qui se font entendre, en particulier celles qui habitent Glass, la maison de verre et d’acier bâtie sur l’Ile par Aristide, architecte hors norme et grand-père de Marnie. Marnie  a quatorze ans, Marnie a cent ans. Elle sait des choses, parce qu’elle écroute aux portes et observe par le trou des serrures de cette maison tellement grande qu’elle en ignore le nombre de pièces. Celle que l’on surnomme la bâtarde connaît donc tous les secrets de Glass. Elle sait qu’Aristide bat Olivia, sa grand-mère qui règne sur l’Ile avec prestance, dignité et fermeté. Car il faut éviter les scandales, à coup de chèques si nécessaire. Scandales provoqués par Luc, son fils, le père de Marnie, joueur invétéré, coureur de jupons et amateur de bolides. Victime de la violence extrême de son mari, Olivia est une solitaire dont le secret n’est connu, croit-elle que de Prudence, la gouvernante, Côme, son confesseur, et Géraud, le médecin qu’elle connaît depuis l’enfance et dont elle a toujours repoussé les timides…

La Révolution transhumaniste, par Luc Ferry, éditions Plon
CRITIQUE , ESSAI / 27 avril 2017

Il est aujourd’hui possible de manipuler le génome humain en copiant et collant des séquences. Les big data permettent de savoir de nous plus de choses que ce que nous sommes capables de nous souvenir. L’excellent livre de Luc Ferry fait l’état des lieux des connaissances et des recherches actuelles sur le transhumanisme, voire le posthumanisme. Il démontre aussi comment l’uberisation du monde a déjà commencé à bouleverser nos vies. Passionnant, le livre de Luc Ferry ne sombre pas dans le pessimisme ambiant. Il n’en est pas pour autant complètement enthousiaste. Le philosophe pose les bonnes questions et nous livre avantages et inconvénients de ces avancées technologiques que plus rien ne peut arrêter. L’auteur en appelle à la régulation, une régulation pensée et détachée des intérêts particuliers. Autre constat, et non des moindres, la marge de manœuvre quasi nulle des Etats-nations dans ces processus de régulation. Au mieux, écrit Luc Ferry, le problème doit être traité à l’échelle européenne. Toute régulation de moindre échelle serait vouée à l’échec, c’est une évidence. Le plus inquiétant concerne peut-être l’uberisation de la société. De tout temps, la technologie a fait disparaître des emplois, mais en a créé d’autres, dans des proportions à peu…

Où la lumière s’effondre, par Guillaume Sire, éditions Plon
CRITIQUE , POLAR , ROMAN / 7 novembre 2016

Détruire Internet! Quelles seraient les conséquences? Pour Paul et Robin, programmeurs qui ont compté parmi les fondateurs du réseau des réseaux, l’idée est sujette à controverse. Paul est déterminé à détruire le Web, Robin s’y oppose. Et Robin maîtrise le code bien mieux que Paul. Paul se fait tirer dessus dès la première page du roman. Il s’agit donc, pour Robin, de prendre sa place. Mais il faut compter avec l’inspecteur Malone, dandy anglais qui en sait déjà beaucoup trop sur l’opération Pandora. Le roman se déroule sur vingt-quatre heures. Des heures au cours desquelles le lecteur suit Robin, notamment à l’hôpital où il rencontre Awa qui appartient, elle au monde non virtuel. Il y est rejoint par Julia, compagne de Paul qui a tout fait pour éloigner Robin de son ami. Robin possède les connaissances techniques qui manquent à Paul, mais il n’a pas son aura. Sera-t-il en mesure de prendre sa place pour exécuter la manœuvre de destruction d’Internet, à la tête d’une armée de dix mille hommes? Un roman construit sur une bonne, une très bonne idée. Le lecteur non initié est rarement laissé sur le bord du chemin. Les phrases sont courtes, le rythme haletant, au…