[RENTREE AUTOMNE 2018] 1937. Alberto Giacometti est profondément blessé par une phrase de Jean-Paul Sartre, jeune philosophe en passe de publier son premier roman. Cette phrase lui a été répétée par Isabel, son amoureuse avec qui il s’apprête à rompre au moment ou une voiture américaine, conduite par une Américaine, lui fonce dessus. «Il lui est ENFIN arrivé quelque chose» commente Sartre. Furieux, Giacometti décide de casser la gueule à l’écrivain. Tout le très beau roman de Jérôme Attal s’articule autour de ce désir de vengeance. Le sculpteur piste Sartre, le manque sans cesse, mais rencontre des femmes. Séducteur dans l’âme, Giacometti courtise les infirmière de l’hôpital, en particulier celle qui ressemble à Bianca rencontrée à Maloja lors de vacances d’été. Elle avait seize ans. Et puis il y a Julia, que Giacometti sauve de la bastonnade administrée par un groupe de nazillons. La belle et mystérieuse Julia, toujours en instance de départ pour l’Amérique. A partir du désir de vengeance de Giacometti, Jérôme Attal trace une image précise, fine et perspicace du Paris de la fin des années trente. Il jette sa lumière sur un Giacometti très créatif, mais pas encore reconnu, soutenu par son frère Diego. Le jeune…
Vingt-quatre, ils sont vingt-quatre capitaines d’industrie a participer à cette rencontre secrète, le 20 février 1938. Goering et Hitler sont venus personnellement leur parler des élections du 5 mars et solliciter leur bienveillante générosité pour financer le parti nazi qui n’a plus un sou vaillant. Avec L’Ordre du jour, Eric Vuillard ausculte l’histoire officielle, celle qui «se déroule sous nos yeux comme un film de Joseph Goebels». Car, en effet nous dit Eric Vuillard, «ce sont des films que l’on regarde, ce sont des films d’information ou de propagande qui nous présentent cette histoire, ce sont eux qui ont fabriqué notre connaissance intime; et tout ce que nous pensons est soumis à ce fond de toile homogène.» L’auteur reprend, dans le détail, les événements qui ont conduit à l’Anschluss, le 12 mars 1938. Kurt Schuschnigg et Arthur Seyss-Inquart sont au cœur des événements. Schuschnigg organise le référendum du 11 mars sur l’indépendance autrichienne. Eric Vuillard nous explique en détail pourquoi le référendum est annulé et comment, un mois plus tard, le plébiscite demandant au peuple autrichien de ratifier le rattachement de l’Autriche au Reich, qui était par ailleurs déjà effectif, remporte 99% d’opinions favorables. Là encore, Eric Vuillard nous explique…