«Il est très facile de devenir des hommes sans femmes. On a juste besoin d’aimer profondément une femme et que celle-ci disparaisse ensuite.» C’est, en résumé, la matière première qui compose les sept nouvelles de ce recueil. Mais il y a beaucoup plus que cela bien sûr, nous sommes chez Murakami. A commencer par l’exploration systématique des pensées, des sensations et des émotions des personnages. Les émotions en particulier que les hommes, trop souvent, ne montrent pas, se cachent à eux-mêmes et qui, du coup, anéantissent toute perspective de bonheur ou de félicité. Murakami décrit comme personne la force du sentiment amoureux, cette exaltation qui, conjuguée à une trop forte interrogation existentielle, peut conduire à la mort. L’auteur ausculte également avec minutie les rapports ténus qu’entretiennent amour et sexe. Quelle est la part de mensonge dans les rapports humains en général et au sein du couple en particulier ? Haruki Murakami a une idée très arrêtée sur la question ! Hors le sujet éminemment passionnant de ces sept nouvelles, on retrouve dans ce volume tous les ingrédients qui font le charme irrésistible de l’auteur. Un style en premier lieu, cette manière d’agencer les phrases qui prend le lecteur par la main pour…
Que dire de ce roman ? Qu’il laissera des traces, pour longtemps, dans l’esprit et dans le cœur du lecteur. Que l’auteur plonge sa plume dans l’indicible de l’amour. L’Amour de toute une vie peut-il durer trois jours ? Oui ! Sans aucun doute, à condition que ces trois journées se déroulent à Duino, là où Rilke a écrit ses fameuses Elégies dont Lou Andreas-Salomé affirmera qu’elles sont «l’inexprimable dit, élevé à la présence». Mais n’est-ce pas là la quête d’Eric Masserey qui prend la peine de nous avertir en préambule : «Le roman est inachevé. Je ne suis pas mort ; posthume, on aurait pardonné. Loin de mourir, j’ai porté ces mots par monts et par vaux. J’ai maudit et violemment désiré cette histoire. Je l’ai rejetée, retrouvée et quittée souvent au cours de plusieurs années d’écriture. Une histoire d’amour a le silence jaloux d’une alcôve, je ne sais pas tout de cet homme et de cette femme qui m’étaient proches, réunis quelques jours en un seul lieu. Je en les ai plus revus ensemble, c’était il y a longtemps.» Le défi littéraire est de taille : redonner vie aux thèmes des Elégies à travers un roman contemporain. Le Voyage à Duino possède en effet…