Djibouti, par Pierre Deram, Editions Buchet-Chastel
CRITIQUE , ROMAN / 11 janvier 2016

Djibouti nous raconte la dernière nuit du lieutenant Markus, affecté à Djibouti depuis six mois. Ces dernières heures sont l’occasion pour le militaire de se remémorer les principaux épisodes de son séjour, mais aussi de vivre ses dernières heures dans cette ville de tous les extrêmes. Six courts chapitres qui permettent d’explorer les dérives de l’âme humaine, les faiblesses des solitaires et des amoureux, la singularité de l’amour. Mais le personnage principal de ce beau livre est sans aucun doute la ville de Djibouti. Chaleur, sécheresse, obscurité sont les ingrédients du climat qu’installe l’auteur. L’obscurité surtout. Il fait sombre, il fait noir, et lorsque la lumière des enseignes des bars brillent trop fort, les soldats jouent « Le jeu », celui ou l’on se bat les yeux bandés, sans savoir ou est l’adversaire ni d’où vont venir les coups, la vie en quelque sorte. Pierre Deram touche avec une justesse cruelle à nos écorchures, nos failles, nos faiblesses. Mais il montre aussi ce qui fait la beauté insoutenable du désespoir, ce qui raccroche, in extremis, à la vie, ou à ce qui y ressemble. Thérèse, femme de colonel, pleure seule dans un bar. Elle pleure Snoopy, son chien, tué par un serpent….

Black Whidah, Par Jack Küpfer, Olivier Morattel éditeur
CRITIQUE , ROMAN / 8 janvier 2016

Nous sommes à la fin de l’année 1808. Gwen Gordon embarque à bord de l’Antares, heureux de pouvoir reprendre la mer et d’échapper ainsi à ceux qui ont déjà pendu son ancien patron. Le capitaine Porteiro l’engage pour sa connaissance des langues et sa pratique de la mer. Direction Whidah où l’Antares doit charger une cargaison d’esclaves. En 1808, les idées de la Révolution française se sont répandues et Gordon se sent «véritablement dans la peau d’un homme ayant le devoir, comme le désir, de lutter contre l’oppression, sous quelque nom qu’on l’exerce». Ce devoir et ce désir vont se manifester alors que Gordon, le capitaine Porteiro et le docteur Caldeira se trouvent chez le «chefe» Da Costa et sa charmante compagne Paula. Séduit par Paula, mais ulcéré par les propos des trois hommes, Gordon quitte la demeure de son hôte et marche dans la forêt, s’approchant ainsi de la zone où on lui a fait jurer de ne pas se rendre. Rejoint par Paula, qui lui demande de l’emmener loin de l’horrible Da Costa, Gordon continue à s’enfoncer dans la végétation, guidé par les plaintes d’un enfant qu’il veut à tout prix sauver. Découvrant l’enfant, il est soudain confronté…