C’est Le Matricule des Anges qui avait attiré mon attention sur Buvard, le premier roman de Julia Kerninon, un hommage à la littérature et à l’acte d’écrire. C’est donc tout naturellement que je me suis penché sur Une activité respectable. Nouvelle ode à l’écriture et à la lecture, ce récit autobiographique retrace les vingt-cinq années d’écriture de l’auteure, qui n’a pourtant que trente ans. Elle a grandi avec un père et une mère hors normes, sa mère en particulier, accro aux livres, fine conseillère en écriture et, longtemps, meilleure amie de sa fille. Dans ces soixante pages, Julia Kerninon se livre, sans impudeur mais avec sincérité. Ce qu’elle nous fait comprendre, c’est que si elle écrit, c’est parce qu’elle ne peut pas faire autrement. Quitte à bosser six mois comme serveuse à un rythme endiablé pour pouvoir lire et écrire six autres mois durant. S’il ne s’agissait que de cela, ce livre serait purement anecdotique. Et, finalement, le parcours de Julia Kerninon importe peu. Ce qui compte, c’est son écriture où chaque mot est soigneusement choisi et tient une place précise dans des phrases souvent très longues, mais dans lesquelles le lecteur jamais ne se perd. Une écriture qui possède un rythme, un souffle, une intensité, une intériorité et une visibilité. Bref, il s’agit de Littérature. Un ouvrage que tous les apprentis écrivains devraient dévorer, les rentrées littéraires seraient peut-être moins encombrées.
Une activité respectable, par Julia Kerninon, Editions du Rouergue, 60 pages
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