Un voyage en Russie, par Vincent Perez et Olivier Rolin, éditions Delpire
CRITIQUE , PHOTO / 30 novembre 2017

Avant d’être l’acteur que l’on sait, Vincent Perez a suivi le cursus photo du Centre professionnel d’enseignement de Vevey, au début des années 80. Il aura pourtant fallu attendre 2017 pour qu’il publie son premier livre de photos, Un voyage en Russie. C’est à l’occasion de l’exposition qui lui était consacrée par les Rencontres photographiques d’Arles que Vincent Perez rencontre Vera Michalski qui lui propose de consacrer un livre à la Russie. C’est Vera Michalski encore qui lui suggère la plume d’Olivier Rolin. Vincent Perez et Olivier Rolin effectuent donc, ensemble, quatre voyages en Russie. Quatre voyages pour découvrir (ou redécouvrir, les deux hommes n’en étant pas à leur première incursion dans le pays) quatre régions, aux quatre points cardinaux de la Russie, Arkhangelsk au nord, Astrakan au sud, Saint-Pétersbourg à l’ouest et Oulan-Oude à l’est. Vincent Perez braque son objectif sur les petites gens, les sans grades, même si, à l’occasion, il croise un peintre renommé. Ce qui l’intéresse, c’est la vie quotidienne dans cette Russie hivernale où l’appareil photo est planqué sous la doudoune et où gèle l’encre du stylo d’Olivier Rolin. Les photos sont superbes, les portraits saisissants. Les regards témoignent de la confiance accordée au photographe…

Lazare mon amour, par Gwenaëlle Aubry, éditions L’iconoclaste
BIOGRAPHIE , CRITIQUE , ESSAI , THEATRE / 29 octobre 2017

Lazare mon amour est un portrait. Celui de Sylvia Plath, poétesse mythique. Initialement publié dans l’ouvrage collectif L’une et l’autre (L’Iconoclaste, 2015), ce texte a d’abord vécu sur scène. Le spectacle littéraire incarné par Gwenaëlle Aubry accompagnée de chanteurs et de musiciens a été créé à la Maison de la poésie, à Paris, en 2014. L’auteur nous propose de prendre contact avec Sylvia Plath au travers d’un album de photos. Des photos qui livrent les visages et les silhouettes multiples de la poétesse. Beauté, amour, gloire, mode, détresse, mort, les images racontent aussi sûrement que l’œuvre ou que la biographie. Puis Gwenaëlle Aubry dénoue l’écheveau, le fil de la mort du père, drame fondateur. Celui de la mère, gardienne du temple, destinataire des centaines de lettres envoyées par sa fille. Le fil du coup de foudre pour Ted Hugues, le poète, à la fois Pygmalion et empêcheur de rimer en rond. Le fil de la mort aussi, que Sylvia Plath convoquera plusieurs fois avant de l’apprivoiser définitivement, à trente ans. Gwenaëlle Aubry nous livre un portrait à la fois intime et impressionniste de cette Américaine précoce, infiniment douée pour l’écriture, mais qui ne cessera de s’interroger sur le fossé qui…