Véronique ta mère, par Philippe Gindre, éditions des sauvages
CRITIQUE , RECIT / 18 décembre 2017

Contrairement à ce qu’annonce l’éditeur, Véronique ta mère n’est pas un roman mais bien un récit. Un récit autobiographique. Malgré le calembour douteux du titre, ce troisième ouvrage de Philippe Gindre est un hommage à sa tante Véronique dont la quatrième de couverture résume les saints préceptes: «fumer beaucoup, déconsidérer toute forme d’autorité, vénérer le rock’n’roll, aller aussi souvent que possible à la rivière et fumer encore plus». Cette tante Véronique est un phénomène. En la racontant, Philippe Gindre revient sur son propre parcours, complexe et chaotique. Tante Véronique, c’est l’antithèse de la sévérité parentale, la solution rapide a bien des problèmes quotidiens. C’est aussi l’apprentissage de la fumette pour son neveu, dès l’âge de onze ans. Philippe Gindre nous dévoile également sa dérive personnelle, de thérapies en rechutes, d’espoirs en cul-de-sac. Il y avait de quoi en vouloir à cette tante qui lui a inculqué un idéal de révolte et de liberté, quel qu’en soit le prix à payer. Mais c’est une infinie tendresse qui domine ce portrait hors normes. Et lorsque Véronique s’en va, parfois pour des mois, laissant sa fille à ses sœurs, Philippe se sent abandonné. Philippe Gindre trace le portrait de la représentante d’une époque…