Val de Grâce, par Colombe Schneck, éditions J’ai Lu
CRITIQUE , ROMAN / 31 décembre 2017

Toujours passionnée par son histoire familiale, Colombe Schneck raconte, dans ce court roman, l’appartement du Val de Grâce où elle a vécu les vingt-trois plus belles années de sa vie, vingt-trois ans d’un bonheur sans tache. Mais c’est aussi l’appartement où meurt Hélène, sa mère, alors que l’auteure a trente-six ans. De cet appartement, Colombe Schneck connaît chaque recoin, chaque éraflure du parquet, chaque meuble, chaque objet. Lieu de tous les bonheurs de l’enfance, Val de Grâce est aussi le symbole de la fin d’une époque, de la fin de l’insouciance, de cette enfance préservée du poids de la Shoah. L’appartement ne protège plus des blessures et des douleurs, il en est le centre avec la disparition d’Hélène. Il y a quelque chose des Enfants terribles de Jean Cocteau dans ce roman, l’esprit de la roulotte peut-être. Mais il y a aussi le voisin célèbre, la découverte de la double vie du père volage, le poids d’un passé dont les enfants ont été si longtemps préservés. Comme dans chacun des livres qu’elle consacre à son histoire familiale, Colombe Schneck y montre surtout à quel point elle a été aimée par un père capable de tout pour étonner ses enfants: «Le…

Nous serons des héros, par Brigitte Giraud, éditions Stock
CRITIQUE , ROMAN / 12 novembre 2016

Un père mort dans le geôles de Salazar et l’exil vers la France, vers Lyon, en train. Pour Olivio, c’est un changement de vie, de monde, de langue. Mère et fils peuvent compter sur l’hospitalité de Luis et Lydia, le temps que la mère trouve un travail, puis un logement. Lorsque c’est chose faite, Max entre dans la vie d’Olivio et, surtout, dans celle de sa mère. Max est pied-noir, il a dû fuir l’Algérie. Le couple se trouve des souvenirs de sud à partager, jusqu’à un certain point. A Lyon, Olivio rencontre Ahmed. Lui aussi vient d’Algérie, mais il n’est pas du même bord que Max. Olivio a pour Ahmed une attirance ambiguë, une sorte d’amitié amoureuse. Survient la Révolution des œillets, ce fameux 25 avril 1974. Il est alors question pour Olivio et sa mère de retourner au Portugal, avec Luis et Lydia. Mais max s’y oppose. Olivio partira donc seul sur les traces de son père, près de la forteresse où il a été détenu et au cimetière où il repose. Il partira aussi à la découverte de sa sexualité, repoussant les avances de sa cousine Linda et ressentant de plus en plus douloureusement l’absence d’Ahmed. Brigitte…