La valse des arbres et du ciel, par Jean-Michel Guenassia, éditions Albin Michel
CRITIQUE , ROMAN / 28 avril 2017

Dans ce beau roman de Jean-Michel Guenassia, c’est Marguerite Gachet, la fille du fameux Docteur Gachet, qui nous parle. Promise au fils du pharmacien depuis l’enfance, elle déroule sa vie de jeune fille de dix-neuf ans entre l’absence d’une mère décédée trot tôt et un père indifférent. La force de l’habitude règne en maîtresse absolue. Jusqu’à ce que débarque, d’abord dans la vie du Docteur, puis, très vite, dans celle de la jeune femme, un certain Vincent, peintre fauché de son état. Ce que nous lisons, ce sont les carnets de Marguerite, rédigés, semble-t-il, des années plus tard. Elle y raconte son histoire d’amour avec Van Gogh. Mais la jeune femme a une rivale imbattable, la peinture. Au travers de cette histoire d’amour, Jean-Michel Guenassia nous promène subtilement dans cette fin de 19è siècle. Le talent des Impressionnistes n’est pas encore reconnu et le Docteur Gachet, pas si bon que ça, flaire la bonne affaire. L’auteur nous plonge aussi au cœur de la création de Van Gogh. Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, il donne de la fin du peintre une version bien différente de celle retenue par la culture populaire. Un roman plaisant, à l’écriture ample,…

La malédiction de Svetlana, par Beata de Robien, Editions Albin Michel
BIOGRAPHIE , CRITIQUE / 10 avril 2017

1967. La fille de Staline fait défection. Avant d’être accueillie à New-York dans une effervescence comparable à celle provoquée par les Beatles trois ans auparavant, Svetlana transite par la Suisse avec pour seul viatique le manuscrit de sa première autobiographie. Un livre qui lui fera gagner des millions de dollars et dans lequel elle raconte sa vie au Kremlin. Une vie que Beata de Robien nous restitue dans le détail, du suicide de sa mère Nadia alors qu’elle n’a pas sept ans, à ses trois mariages en Russie, mariages dont sont nés deux enfants, Ossia et Katia. Elle les laissera derrière elle en fuyant vers l’ouest. C’est un voyage en Inde, où elle a été autorisée à se rendre pour rapatrier les cendres de sont amant/mari Brajesh Singh, qui lui donne l’occasion de quitter l’URSS, début mars 1967. Installée aux Etats-Unis, fortune faire grâce aux droits de sa première autobiographie, Svetlana mène une vie confortable, même si elle distribue généreusement sa fortune à des œuvres de bienfaisance. C’est son quatrième mari, Wesley Peters, qui la ruinera. Elle éponge ses dettes, finance les expériences agricoles de son fils et se place sous la coupe de la veuve de l’architecte Frank Lloyd…