Comme un enfant perdu, par Renaud Séchan, XO Editions
AUTOBIOGRAPHIE , CRITIQUE / 25 janvier 2017

Premier constat, Renaud signe son livre de son nom complet, Renaud Séchan. Ce n’est pas le chanteur qui nous parle, c’est l’homme, ou plutôt l’enfant qu’il aurait tant aimé rester. Voilà qui nous amène directement au titre, Comme un enfant perdu. L’auteur aurait pu se passer du «comme». Renaud est un enfant perdu. Perdu dans un monde adulte qui foule aux pieds les idéaux de son enfance et de sa jeunesse, perdu dans un milieu où il a honte d’être célèbre et de gagner beaucoup d’argent, perdu dans un monde où les mensonges et les cachoteries découverts brisent à jamais la confiance, perdu dans un monde où, sans le vouloir, il étouffe de sa célébrité son propre père, écrivain, qu’il estime avoir privé d’un succès pourtant mérité. Les blessures de Renaud sont profondes, il les confie pourtant sans fard: cette honte de la réussite, la paranoïa développée à Moscou et qui ressurgit à Cuba pour ne plus le quitter, l’alcool pour rendre cette parano supportable. L’alcool qui l’emmène loin dans l’autodestruction et qui lui fait tutoyer la mort. Joliment écrit, grâce notamment à l’accompagnement pas à pas de Lionel Duroy, cette autobiographie éclaire le personnage de ses propres mots et…