Mercy, Mary, Patty, par Lola Lafon, éditions Actes Sud
CRITIQUE , ROMAN / 26 novembre 2017

Cinquième roman de Lola Lafon, Mercy, Mary, Patty est un tournant dans le parcours littéraire de l’auteure. Pas de référence à la Roumanie ou à Nadia Comaneci dans cet ouvrage. Ce seraient notamment la photo de Patricia Hearst posant, arme à la main, devant le drapeau de l’Armée de libération symbionaise (ALS), et le Hey Joe de Jimi Hendrix (même si Lola Lafon préfère la version de Patti Smith) qui ont invité l’auteure à se pencher sur l’affaire Patricia Hearst. Fille et petite-fille de magnats de la presse, elle a dix-neuf ans lorsqu’elle est enlevée par l’ALS, le 4 février 1974. Mais il faudra attendre que Lola Lafon croise le destin de trois jeunes filles de Darfield lors d’une résidence au Smith College, dans le Massachusetts, pour que le roman s’écrive. Aux 17è et 18è siècles, Mercy Short, Mary Jemison et Mary Rowlandson sont enlevées par des Indiens. A l’instar de Patricia Hearst, elles préféreront rester avec leurs kidnappeurs plutôt que de retourner dans leurs familles. La figure centrale du roman de Lola Lafon n’est pas Patty Hearst, mais bien un personnage de fiction, Gene Neveva, Américaine arrivée à la mi-trentaine, professeur de littérature et d’histoire au Smith College, elle…