La revue Les moments littéraires a pris la peine de m’informer de la parution d’un numéro prometteur à l’occasion de son 20è anniversaire. Je vous livre ici l’intégralité du message. FEUILLES D’AUTOMNE : Journal du 23 au 29 octobre 2017 Pour fêter ses vingt ans, la revue Les Moments Littéraires a choisi de mettre le journal intime à l’honneur. En mars 2017, la revue a proposé à des écrivains de publier les pages de leur journal intime, qu’ils tiendraient entre le 23 et le 29 octobre 2017 ; la même semaine pour tous fut la seule contrainte. Parmi les écrivains qui ont répondu à notre demande, certains tiennent régulièrement leur journal intime, d’autres se sont prêtés à cet exercice à l’occasion de ce projet. Après Lire les journaux intimes, un texte introductif de Michel Braud, le n°40 vous propose les pages de vingt-cinq journaux intimes. Etude de soi, regard sur les autres, carnet de voyage, actualité, ressouvenir, réflexion sur le journal intime, indignation, douleur ou joie… chaque écrivain a ses préoccupations, chaque journal son style. Au final ce projet aboutit à un numéro témoin de la richesse et de la diversité du journal intime. Les écrivains au sommaire du n°40…
Il est des œuvres d’art qui provoquent en vous des émotions particulières. Ainsi de La petite danseuse de quatorze ans pour Camille Laurens qui lui consacre un remarquable essai. Le lecteur fait connaissance avec Marie Van Goethem, petit rat de l’Opéra qui a posé pour Degas. En cette fin de 19è siècle, les petits rats ne sont pas à l’Opéra par amour de la danse, mais pour effectuer un travail, payé deux francs par jour, c’est très peu, mais c’est le double d’un mineur ou d’un ouvrier du textile. Les jeunes filles (elles ont entre 12 et 16 ans) y cherchent aussi un protecteur, un de ces bourgeois venus s’encanailler au foyer de l’Opéra Garnier. Degas se mêle à eux de 1860 à 1890 environ, non pas pour le plaisir du corps, mais pour étudier les danseuses dans leur cadre. Degas expose La Petite Danseuse en 1881, lors de la sixième exposition des impressionnistes auxquels il est souvent associé. Mais il n’est pas victime de leur «cécité sociale» nous rappelle Camille Laurens. En 1881, La Petite Danseuse fait scandale. La statue est en cire, une aberration pour l’époque, et exposée sous verre. Mais Degas a surtout donné de Marie une…