Crépuscule du tourment, 2: Heritage, par Léonora Miano, éditions Grasset
CRITIQUE , ROMAN / 26 juillet 2017

Léonora Miano est décidément une auteure majuscule! Avec ce deuxième volet de Crépuscule du tourment, elle reprend la narration de la violence d’Amok à l’encontre d’Ixora. Mais du point de vue masculin cette fois. Après les quatre voix de femmes du premier volume, Léonora Miano explore l’âme et les pensées de trois hommes, Amok, Regal et Schrapnel (on pourrait y inclure Continent Africain, le sage qui se dit fou). Trois hommes que tout oppose en apparence, mais que tout rassemble. Car les événements les obligent à plonger au plus profond d’eux-mêmes pour apprendre à accepter qui ils sont vraiment, pour endosser enfin l’entier de leurs responsabilités. Après la violence qu’il a exercée sur Ixora, Amok ne peut plus juger son père, ni le rejeter. Schrapnel revient de l’au-delà pour tenter de comprendre qui il a été, mais aussi et surtout pour s’adresser à Amok, son ami-frère, et l’aider ainsi à sortir de sa fange. Trois hommes, trois écritures, structurées en quatre parties selon un thème de jazz (en ABAA plutôt qu’en traditionnel AABA). Moodswing est le titre de la première partie. C’est aussi le titre d’un album du saxophoniste Joshua Redman. C’est l’exposition du thème, un thème où il s’agit…