Bande originale de Prends le temps de penser à moi, par Gabrielle Maris Victorin
BANDE ORIGINALE , RECIT / 21 janvier 2018

7 janvier 2015, la date est encore dans toutes les mémoires. C’est ce jour-là que la rédaction de Charlie Hebdo a été massacrée dans un attentat épouvantable. Presque deux ans après les événements, Gabrielle Maris Victorin rend hommage à son père, l’économiste, écrivain et romancier Bernard Maris, qui a perdu la vie ce jour-là. Dans Prends le temps de penser à moi, elle raconte avec pudeur les moments cruels, insoutenables, ceux de la découverte du drame et ceux de l’après drame: images en boucle sur les télévisions, reconnaissance du corps, liquidation de l’appartement paternel, récupération de ses effets personnels au poste de police. Et cet hommage n’est pas dénué de références musicales. «Je l’imagine, les jambes croisées, face à la mer, avec ses Ray-Ban d’aviateur, avec sa vieille casquette (il a toujours porté des chapeaux) et son journal, et je me souviens tout à coup de cette guarija chantée par Pepe de Lucia, qui lui plaisait tant, avec le va-et-vient d’une guitare indolente et les paroles de la letra: «Me gusta por ma nañana, despues del cafe bebio, pasearme por la Havana, con mi cigarro incendio, y sentarme muy tranquilo en mi silla o en mi sillón, y comprarme un…

Prends le temps de penser à moi, par Gabrielle Maris Victorin, éditions Grasset
CRITIQUE , RECIT / 19 octobre 2017

«Avant le 7 janvier 2015, je ne me souvenais plus que j’étais une enfant.» 7 janvier 2015, la date est encore dans toutes les mémoires. C’est ce jour-là que la rédaction de Charlie Hebdo a été massacrée dans un attentat épouvantable. Presque deux ans après les événements, Gabrielle Maris Victorin rend hommage à son père, l’économiste, écrivain et romancier Bernard Maris, qui a perdu la vie ce jour-là. Elle raconte avec pudeur les moments cruels, insoutenables, ceux de la découverte du drame et ceux de l’après drame: images en boucle sur les télévisions, reconnaissance du corps, liquidation de l’appartement paternel, récupération de ses effets personnels au poste de police. Mais l’essentiel de ce récit n’est pas là. Gabrielle Maris Victorin livre un portrait tendre de son père qu’elle nous décrit en amoureux de la littérature, de Kafka en particulier, en père drôle et attentionné, capable de chanter Eddy Mitchell et Fats Domino à tue-tête avec sa fille dans la voiture (voir la bande son du récit). Ce père qui aurait aimé être journaliste et qui prenait un plaisir fou à participer aux séances de rédaction de Charlie Hebdo. Gabrielle Maris Victorin dépasse ses peurs de fillette, d’adolescente et de jeune…