Ce que la vie m’a appris, par Perla Servan-Schreiber, éditions Flammarion
CRITIQUE , ESSAI / 6 septembre 2017

[RENTREE AUTOMNE 2017] Avec Ce que la vie m’a appris, Perla Servan-Schreiber nous offre un petit livre de sagesse. Non pas un énième ouvrage de développement personnel, mais un témoignage. Celui d’une femme de 73 ans, sans enfant, entourée de petits-enfants et heureuse dans son couple. Son mot préféré, il revient régulièrement au fil des pages et elle lui consacre une chapitre, la joie! La joie ne s’apprend pas, nous dit l’auteure, mais elle est contagieuse. Le lecteur de cet opuscule sera gagné par la contagion. Parce que Perla Servan-Schreiber est partageuse. Partageuse de ses expériences de vie, mariée pour la première fois à 42 ans et vivant depuis lors un amour qui la comble. Partageuse de l’amour des chats et des chansons (elle en évoque de nombreuses au fil des pages). Perla Servan-Schreiber partage, propose, mais n’impose rien. Riche de sa double culture (elle est née et a grandi au Maroc), elle jette sur la vie un regard plein de bon sens. La marche, la méditation et la cuisine sont pour elle sources d’équilibre. En parcourant ces pages, le lecteur parcourt aussi la vie de celle qui a travaillé pour Elle et Marie-Claire, fondé et développé avec son mari,…

La Cheffe, roman d’une cuisinière, par Marie Ndiaye, Editions Gallimard
CRITIQUE , ROMAN / 16 janvier 2017

Marie Ndiaye est une styliste, c’est indiscutable. Elle le prouve une fois de plus avec La Cheffe, roman d’une cuisinière. Le livre retrace la vocation, l’ascension et la chute d’une modeste employée de maison appelée à remplacer la cuisinière de la famille bourgeoise qui l’emploie La confection de son premier repas nous est contée par le menu, sans omettre le moindre détail, sur des dizaines de pages. Puis la Cheffe occupera son premier emploi dans un restaurant de Bordeaux avant d’ouvrir son propre établissent, la Bonne Heure. Toute l’histoire est narrée par son plus dévoué, son plus attentif et son plus amoureux employé qui, au moment de nous parler de son idole, a pris sa retraite à Lloret de Mar, station balnéaire catalane où il attend sa fille, Cora. Le roman pêche précisément par ce qu’il dénonce. La Cheffe se bat contre le clinquant, l’inutile, le superflu. Elle cherche à donner aux produits leur dignité, leur vraie valeur, leur vraie saveur. Elle fuit les honneurs et les compliments. Le roman pourrait d’ailleurs fort bien être une métaphore du métier d’écrivain. Marie Ndiaye y fait brièvement allusion : «Il m’arrive d’oublier, quand je m’adresse à vous, quand je pense à la…

Sphinx, par Christian Jacq, XO éditions
CRITIQUE , POLAR , ROMAN / 18 novembre 2016

Cette histoire haletante ne laisse aucun répit au lecteur. Saint-John est un homme d’affaires très puissant mais qui garde un certain nombre de principes. Il refuse par exemple la prise de pouvoir de la machine sur l’homme. Ce qui lui coûte la vie. Mark, son fils, initié aux affaires de longue date, reprend le flambeau paternel et part à la recherche des assassins de son géniteur. Son enquête lui permet de découvrir que Saint-John était l’un des neuf membres d’une mystérieuse confrérie appelée Sphinx. Les Neuf Supérieurs inconnus vont disparaître les uns après les autres, à l’exception du dernier, qui dirige la confrérie. Et le lecteur ne manquera pas d’être surpris lorsqu’il découvrira son identité. Bruce, journaliste écossais pour le moins brut de décoffrage, et meilleur ami de Mark, mène cette enquête qui mêle finance, technologies, services secrets, archéologie, alchimie, sexe et bonne cuisine. Un véritable thriller, parfois déroutant. Sphinx, par Christian Jacq, éditions XO, 2016, 387 pages