Mai 67, par Colombe Schneck, éditions Robert Laffont
CRITIQUE , ROMAN / 24 décembre 2017

Colombe Schneck se glisse dans la peau d’un garçon qui a trente-et-un ans lorsque Brigitte Bardot décide d’en faire son amant. A trente-deux ans, la star est une icône planétaire. Elle tourne, avec Alain Delon, l’un des sketches de l’adaptation des Histoires extraordinaires d’Edgar Alan Poe. Nous sommes en mai 67, à l’orée d’un été qui sera, plus tard, baptisé The Summer of Love. F., né à Oujda, au Maroc, est assistant costumier sur le film. Trente ans après les faits, il découvre que les deux mois passés avec la plus belle femme du monde tiennent en une phrase dans son autobiographie: «F., qui m’a consolée de mon mariage de pacotille.» Avec ce roman, Colombe Schneck imagine une impossible histoire d’amour (impossible, vraiment?) et décrit avec justesse et sensibilité une époque qui va ouvrir tous les possibles. Bardot en est l’une des pionnières. Prisonnière de son image, traquée par la presse, fourvoyée dans un mariage bancal, l’actrice ne supporte pourtant pas la solitude. «Comment peut-on aimer quand le monde entier vous désire?» interroge la quatrième de couverture. Habile manière de détourner l’attention de l’incessant questionnement qui hante Colombe Schneck, même si ce roman figure, en apparence, en marge du reste…